C’est le 1er janvier que la Marine italienne a effectué son premier sauvetage en mer de l’année. Plus de 200 migrants étaient à bord d’une embarcation de fortune, longue de 10 mètres. Elle a été localisée à environ 80 milles de l’île de Lampedusa, grâce au dispositif de surveillance « Mare Nostrum » mis en place après les tragédies du 3 et du 9 octobre 2013. Les migrants qui étaient à bord du bateau sont arrivés sains et saufs en Sicile. Dans la nuit du 2 au 3 janvier, trois autres petites embarcations à la dérive ont été secourues.
La plupart des migrants sont des hommes. Ils sont originaires d’Érythrée, du Nigeria, de Somalie, de Zambie, du Mali et du Pakistan. Il y avait aussi sept femmes à bord de l’embarcation à la dérive et pas un seul gilet de sauvetage. Les passagers ont été secourus à 130 km au large de l’île de Lampedusa et immédiatement transférés sur le navire militaire San Marco. Ce premier secours en mer Méditerranée de l’année 2014 prouve en tous cas que l’opération « Mare Nostrum » est indispensable et efficace pour sauver des vies. Rappelons que cette opération prévoit l’utilisation d‘un drone, d’hélicoptères, de vedettes et de deux grands bâtiments de la marine militaire qui doivent être à disposition 24 h sur 24.
Le scandale des conditions sanitaires à Lampedusa
Le centre d’accueil de Lampedusa a été presque entièrement vidé, suite au récent scandale des douches désinfectantes, dans le froid et sans aucun respect de la dignité des migrants. Il va devoir être rénové pour accueillir les migrants dans de meilleures conditions sanitaires. Et sa gestion sera prise en main par du personnel qualifié de la Croix Rouge. En attendant, d’autres centres sont utilisés. Ainsi les migrants qui viennent d’être sauvés ont été accueillis dans le centre d’accueil et d’identification de Syracuse en Sicile.
Concernant le centre d’accueil de Lampedusa, nous avons appris hier jeudi que le jeune avocat syrien, Ali Kiro, qui avait filmé la séance des douches désinfectantes, à l’aide de son téléphone portable, s’est enfui. Selon des sources du parquet d’Agrigente, en Sicile, où il devait témoigner, Ali Kiro se sentait menacé suite à la diffusion de sa vidéo et voulait rejoindre un pays de l’Europe du Nord.
RFI