Interpellé le 24 Avril sur ordre du procureur anti-cybercriminalité, le président du parti Alternative pour le Mali, Mamadou Traoré alias Le Roi, a été placé sous mandat de dépôt le 25 avril 2025 pour «atteinte au crédit de l’État» et « diffusion de fausses informations sur les forces de l’ordre ».
Sa détention fait suite à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, dans laquelle il tient des propos virulents à l’encontre des autorités de la Transition. Le Roi accuse, en effet, le pouvoir de recouvrir à des «mercenaires» rémunérés à coups de «milliards tirés de nos impôts». Par la même occasion, il invite les dirigeants actuels à «retirer leur tenue militaire» pour «descendre sur le terrain politique». Selon les informations ayant fuité de son interrogatoire, l’inculpé devait apporter la preuve de la présence de mercenaires russes, en l’occurrence Wagner, au Mali. Une question qui recèle une charge assez conséquente de malaises pour n’être jamais clarifiée par les autorités, en dépit des confirmations successivement apportées par les voix russes les plus autorisées : le président russe Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse conjointe avec E Macron, puis son ministre des Affaires Étrangères dans une interview en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Les éléments afférents à leurs interventions respectives n’ont d’ailleurs pas tardé à affluer sur les réseaux aussitôt connu l’objet de l’interpellation de Mamadou Traoré Le Roi.
En attendant son procès fixé au 12 juin 2025, le candidat malheureux aux communales de 2016 et législatives de 2020 à Ségou séjourne à 163 km de la capitale, notamment dans la prison de Dioïla.
Lors de leur point de presse, d’avant-hier Samedi, les leaders du front opposé à la a dissolution des partis politiques, pour qui il est «détenu pour ses convictions, son courage et sa détermination», ont exigé sa libération. Auparavant, les heures ayant suivi son interpellation, la plateforme Nouvel Espoir Jigiya Kura de Housseini Amion Guindo a témoigné «tout son soutien» à son militant à peine sorti d’une précédente incarcération. En effet, « Le Roi » intrépide n’est pas à sa première incarcération sous la Transition. Il avait déjà été emprisonné pendant plusieurs mois en 2024, avec dix autres figures emblématiques de la scène politique, pour « complot contre les autorités légales », qui seront finalement libérés sur fond d’un compromis obtenu par l’ex PM Ousmane Issoufi Maiga.
Amidou Keita