Parce qu’après la vie dicte sa loi à la mort
Il a fallu faire sans toi le long de la longue année
Où l’œuf maudit et redouté a lâché
Sur nos trottoirs la bête et le désarroi
A la place de la moisson attendue
Il a fallu faire sans toi
Les routes que l’on ne peut ne pas prendre
Les devoirs que l’on ne peut esquiver
Et pourtant professeur tu manques à la table
Tu nous manques de tes mains à l’heure du fonio
Et surtout de tes mains de bistouri
A l’assaut de nos chancres d’homme
Ton coeur manque au piteux rallye des ego
Pour ouvrir le vestibule de tes bras
A la sueur du pauvre et du pauvre
Etancher la soif à l’outre fraîche
Que tu eus toujours pour les gens humbles
Il manque ta lumière vive à nos lampes poussives
Contre la pénombre qui a repris le dessus
Pour combien de temps on ne sait pas
Ce qu’on sait est la majesté avec laquelle
Tu as rendu facile la vie et la mort
Et le message a supplanté le messager
Il a fallu faire sans toi le long de la longue année
Où la honte a plus traversé la route que la fierté
Partout et chez nous tous il y a la part à taire
Mais professeur tu es resté la fierté et l’amitié
Ici et aujourd’hui, je me souviens et te salue
Adam Thiam