Toujours à vélo, Clément Wittmann continue de sillonner les routes pour essayer de faire prendre conscience qu’«il n’y aura pas de planète de rechange.»
Fondamente-Villefranche, en passant par Aurillac, et une grande partie du périple sur son vélo ! Lui met en adéquation ses idées, son approche de la vie avec ses pratiques. Clément Wittman, employé dans une chèvrerie du Sud-Aveyron sillonne le territoire pour parler de son livre «Changer ou disparaître» sous-titré «pour en finir avec le cauchemar de la croissance et des productivismes».
Lui qui durant l’année 2016, alors en quête de signatures pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle (il en avait récolté 65 sur les 500 nécessaires) avait déjà effectué une étape Aveyronnaise, toujours à bicyclette, délivre toujours son message contre la désertification de villages orphelins de leurs écoles, épiceries, bistrots, pharmacies, et autres services de proximité apportant équilibre et égalité des territoires. Prenant son exemple, Clément Wittman défend : «Dans le Sud-Aveyron où je vis, je me rends compte que pour acheter une boîte de médicaments, il faut faire de plus en plus de km.» Aussi, à son niveau, souhaite-t-il témoigner et porter la voix. Il rage de voir que les conférences sur le climat, dont il ne sort pas grand-chose, se multiplient, alors que les gens des territoires présentés comme périphériques (de qui ? de quoi ? sur quelles bases ?) par le pouvoir central ne peuvent pas prendre de trains pour aller d’un point à un autre. «Et sont contraints de soutenir le trafic routier», peste Clément Wittman.
«Il n’y a pas de planète de remplacement, lance-t-il, et si nous ne prenons pas le taureau par les cornes de manière radicale, je ne sais pas ce que l’on laissera aux générations futures.»
Alarmiste ! Non réaliste défend-il en prenant l’exemple de ces oiseaux qui disparaissent à la vitesse grand V du paysage, «alors que chaque année 90 000 tonnes de plastiques agricoles sont utilisées et pas toutes recyclées.»
Avec son petit ouvrage, il entend faire partager ce qu’il a vu en Afrique qui, pour lui est bien plus que l’élément déclencheur, mais bien le fait catalyseur. «C’est inimaginable», poursuit-il. en évoquant ses amis du bidonville d’Agbobloshie au Ghana qui chaque jour brûlent les déchets électroniques du monde dit moderne.
Pour lui, «des décennies de croissance et de développement économique ont donné naissance à des sociétés totalement sinistrées.» Il explique cette aberration en notant : «nous avons collectivement accepté la démesure, le gigantisme et la domination des uns par les autres. «Des textes courts, des images fortes pour autant de constats dans lesquels Clément Wittmann pointe l’absence de liens, «les gens ne se parlent plus», la déshumanisation, ils ont leurs nez collés sur des écrans car aussi tous les lieux de convivialité disparaissent.»
Il indique combien dans ces périples vélocipédiques, il est de plus en plus dur de trouver un endroit où s’arrêter pour boire un café et échanger quelques mots. Drôle de monde en effet pour celui qui se définit comme «un objecteur de croissance pacifiste» !
« Changer ou disparaître : pour en finir avec le cauchemar de la croissance et des productivismes » de Clément Wittmann, disponible auprès de l’auteur sur le site : clementwittman.fr