En parfaite phase avec la tradition, le président IBK a reçu, ce dimanche jour de l’Aïd El fitr, dans la salle des Banquets du Palais de Koulouba, les traditionnels vœux des Institutions de la République, du corps diplomatique des pays musulmans au Mali, des familles fondatrices de Bamako, des notabilités confessionnelles, des chefs de quartier, du Recotrad et du personnel de la Présidence.
Étaient au pupitre cette année 2017, le Premier ministre Chef du Gouvernement, SE Abdoulaye Idrissa MAÏGA ; le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka SIDIBÉ ; l’Imam Mahmoud DICKO au nom du Haut conseil Islamique ; l’Abbé Jean Marie TRAORÉ de l’Église catholique du Mali ; El Hadj Mostar KONÉ du Réseau des communicateurs traditionnels du Mali, et S.E.M Hassan NACIRI, ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali celui des ambassadeurs et conseillers d’Affaires des pays frères musulmans accrédités au Mali.
Pour se coller au contexte de surenchères qui prévaut dans le pays, les différents orateurs ont tous appelé a la paix, à la réconciliation, à l’unité et à la cohésion nationale gages d’un Mali restauré dans sa grandeur et résolument tourné vers l’avenir. Beaucoup ont tenu à saluer l’esprit patriotique, la capacité d’écoute et le sens de l’humilité du Président IBK qui contribuent à l’apaisement du climat social et au renforcement de son leadership. Tous ont prié pour une bonne pluviométrie dans notre pays.
Au nom de la communauté musulmane, le président du Haut conseil islamique, l’Imam Mahamoud Dicko, a sollicité le Président IBK de continuer à être humble et lui a rappelé la nécessité de trouver une solution à la violence verbale en cours dans notre pays qui menace notre unité nationale. Selon le Chef spirituel de la Communauté musulmane, aujourd’hui on insulte, on vilipende les grandes personnalités dans leurs chairs et dans leur dignité sans que rien ne se passe. Pour le président du Haut conseil islamique, cela contribue à la dégradation de nos mœurs et cela est simplement inacceptable.
Le Haut conseil islamique a félicité et béni en ce jour saint de l’islam, Son Éminence Cardinal Jean ZERBO qui est bien arrivé, hier mardi, à Rome pour le Consistoire. Notons que pour ce déplacement en Italie, le Cardinal Zerbo est accompagné par un médecin à ses côtés.
Le Premier ministre, Chef du Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga, a lui évoqué la question du mieux-être des populations maliennes, les difficultés du moment et la mise en œuvre du Projet Présidentiel d’urgences sociales. Il a également appelé à la paix, à la concorde, à l’unité dans notre pays. Le Président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé, a quant à lui salué le leadership politique du Président IBK dans la quête de la paix, de l’unité nationale et de la réconciliation nationale.
Le Représentant du corps diplomatique des pays musulmans accrédités dans notre pays, a apporté au Président de la République, les salutations des premières autorités de leur pays respectif, il a également souligné l’importance et le rôle de l’islam dans nos sociétés par rapport à l’actualité.
Réponses du Président IBK
A salam Aleï koum Wabarakatouhou
Chers amis ;
À tous, c’est une Grâce d’Allah Soubahana Watala accorde à bien heureux. Nous étions ici l’année dernière. Nous voici encore réunis cette année.
Nous sommes aujourd’hui simple vecteur vers Lui qui nous a confié pour le temps requis de le représenter et de parler en ses nom, lieu et place.
Donc, habité d’humilité, nous sommes et nous resterons.
Oui Imam Mahmoud DICKO, ni fâché, ni en colère. Ce temps est passé. Il est coulé beaucoup d’eaux sous le pont de Bamako et sous d’autres ponts.
Au long des années, tu as bien vu que le gros Manding, au contact de vous autres, s’est un peu peaufiné. Il n’a pas le choix d’ailleurs.
Je vois un de mes esclaves qui rigole (TOURE kénin n’gnè bila (Petit TOURE je te vois, ndlr).
Il est obligé, il est obligé. Quand on a le bonheur redoutable d’être où nous sommes aujourd’hui, on n’a plus le choix de se payer le luxe de se fâcher, d’être en colère après qui que ce soit.
On a devoir constant de compréhension, aux fins d’apaisement, aux fins de rendre la mission possible, elle ne le serait pas autrement. Elle serait impossible autrement.
Quand tu entends tous les jours, ce qui est à l’extrême opposé de la vérité. Quand certains s’acharnent à faire en sorte de forcer la caricature au-delà du convenable.
J’apprenais, hier (samedi dernier, ndlr) sur une radio étrangère que je vis isolé à Koulouba, dans un palais d’un luxe insolent qui me coupe totalement du peuple malien ; alors que je n’ai jamais dormi dans ce palais-là ! Tout le monde le sait ici, le Malien lambda sait que je suis à Sébénikoro, heureux d’y être, dans la maison de mon père. Ainsi va le monde aujourd’hui. Ainsi vont également ceux qui s’acharnent à notre perte.
Il y a aussi là dans, quelque part, un mépris culturel. On doit être toujours vigilant. Comme si un Président nègre était indigne d’habiter un palais de la République, construit par le colonisateur en un lieu choisi par lui, dans le cas du Mali, sur les hauteurs de Koulouba. Tout cela a été dit, ainsi il domine le peuple ; il est à Koulouba. Non !
Quelqu’un a dit, je ne sais plus si les lectures de mes souvenirs sont exactes et convenables «calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » et « tout ce qui est excessif est insignifiant, insignifiant».
Nous continuons notre chemin. Il n’est pas le plus facile. Un grand auteur, un grand patriote parmi les patriotes a dit que « les chemins plats sont les plus durs à gravir » dans les garnisons de prison ; les chemins plats sont les plus durs à gravir. Ça peut être un sujet de philosophie.
Notre pays revient de loin, de très loin. Nous n’aurons pas fini de sitôt d’extirper les scories et les conséquences de ce que nous avons vécus qui nous a imprégnés, et qui tente aujourd’hui, si nous ne prenons garde, à ta suite, qui risquerait de nous faire autres que nous sommes.
Quand à la faveur de la démocratie, on se croit permis de manquer de respect à tous et à toutes ; à toutes et à tous ; de n’avoir d’égard pour rien ni pour personne. C’est d’abord la preuve d’une éducation qui n’a pas été. C’est clair. Donc, nous devons nous interroger en tant que parents, profondément.
Nous, nous avons connu un Mali qui était encore très Soudanais. Nous ne pouvions pas appeler l’aîné autrement que Kôrô, ou Binkè, ou Tonton, ou Papa. Ce Mali est un peu derrière nous. Mais est-il trop tard ? Je ne le pense pas, pourvu que nous soyons là aussi en phase, sans démagogie, et parlant de la même voix, sur la même longueur d’onde.
Quand les lois qui peuvent sévir parce qu’insulte ; la loi connaît ces choses-là. Mais quand la loi dans sa rigueur s’avise de connaître ces choses-là, qu’on ne nous dise pas Ah, il y a déviation. IKB est en train de devenir carrément un dictateur absolu.
Quand dans un pays, la simple mise en œuvre de quelque chose qui est convenue, qui est même acceptée par la nation, à travers sa représentation, est travestie à souhait, au point qu’on se demande s’il s’agit du même sujet, du même objet.
La révision constitutionnelle, il est devenu courant dès qu’on en parle en Afrique, on soit soupçonneux ! Le Chef veut se plonger, il cherche une malice quelconque à augmenter ses pouvoirs. Et tutti quanti.
Dans le camp malien, point de cela.
Nous ne sommes nullement concernés, d’aucune façon. Et on le sait. Même ceux-là qui, à ma grande surprise, il y a peu, demandaient dans les spots publicitaires que l’on récite l’Accord et qu’un accord est fait pour être respecté et appliqué, subitement demandent que l’on arrête ; que l’on renonce ; que l’on retire le projet de révision constitutionnelle. Il y a malice. C’est que donc en réalité, on n’est pas pour l’Accord.
Mais on aurait dû avoir le courage de le dire. Non, subrepticement, à la faveur de cette histoire de révision, on sort du bois : il faut arrêter, il ne faut pas réviser.
Ne le faisant pas, nous ne sommes plus dans l’Accord pour la paix. Ainsi, avons-nous tous décidé à Alger. Ce n’est pas une lubie d’IBK. Non que çà et là ce qui a été prévu le soit.
Qu’un Sénat où pourront siéger des Sages soit en place. Peu m’importe, la manière dont ils seront choisis ceux qui y viendront. Je n’ai aucune malice là aussi.
Mais ce qui avait été indiqué était une facilitation pour que ce dont on souhaitait qu’ils en soient, en soient effectivement. Non ! Aucune malice.
Je suis à l’aise dans cette affaire-là. Totalement à l’aise. Mais, de grâce, qu’on ne fasse pas de notre pays un pays qui ne tient pas ses engagements internationaux.
Je disais que la Communauté internationale qui a été prompte à nous assister. Notre CEDEAO d’abord, car c’est d’elle que tout est venu, et le reste du monde. Rarement, pays aura eu à son chevet le monde entier.
Récemment je disais que oui, cette bonne volonté est à saluer. Nous devons nous en féliciter. Mais de grâce, gardons-nous, gardons-nous de rater ce momentum. En disant cela, je faisais appel à l’âme du temps, l’âme du temps. Sans vouloir m’essayer à quelque poésie que ce soit, l’âme du temps. Le momentum, si nous le ratons, si nous le ratons, cela grâce auquel ce qui a pu être l’a été, que nous avons célébré.
Rappelez-vous toutes ces paroles dithyrambiques qui ont suivi l’Opération Serval. Tout cela semble aujourd’hui oublié.
Mais le gouffre, la roche tarpéienne est, très proche. Gardons-nous d’y tomber, gardons-nous d’y tomber.
Le débat aujourd’hui est travesti. En occurrence nous avons consulté les uns et les autres, mais la décision de report est d’ordre judiciaire.
Saisie par l’Opposition malienne (qui savait avoir ce recours sans qu’il soit besoin de prendre la rue, de donner la tribune à des gens qui n’ont absolument aucune espèce de respect de quoi que ce soit. Ce recours était ouvert et c’était su et il n’a pas été tenté en vain), la Cour constitutionnelle, dans son rôle, a estimé devoir examiner ce recours et pour ce faire, elle a besoin de temps, pour plus de rigueur. Elle a donc estimé devoir nous saisir aux fins de report au 23 juillet ou au 30 juillet, le temps qu’elle examine ce recours-là et qu’elle opine. C’est le droit absolu.
Mais entre-temps, qu’on ne trompe pas le peuple malien. Ce n’est pas l’affaire d’IBK. Non ! C’est l’affaire du Mali, c’est l’affaire de la paix au Mali. C’est est-on pour l’Accord ou contre l’Accord.
On n’a pas osé dire tout haut qu’on est contre l’Accord, tant le consensus national a été réel et tout le monde a joué son rôle. Vous tous qui êtes là aujourd’hui, le RECOTRADE a dit au pays ce qui est en cours et le pays a accompagné. Devant cette unanimité on n’a pas osé dire qu’on n’est pas là dans aussi. On a même demandé même diligence dans l’application, on a même donné même des conseils ! Dans le cours de la révision constitutionnelle, l’Opposition a fait des amendements, en nombre, dont certains ont été pris en compte et insérés.
Dans le parcours maintenant on demande simplement de renoncer et retirer.
Ce n’est pas une question d’orgueil ou d’ego. Il s’agit de gestion d’État et il s’agit également de tenir un engagement, d’être en conformité avec un Accord qui nous engage.
S’il y a recul, nous fondons les autres à s’estimer libérés. Dès lors que nous ne tenons pas nos engagements pourquoi tiendraient-ils les leurs. Donc, voyons dans quoi veut-on plonger le Mali, vers quoi veut-on diriger le Mali. Par rapport à où nous sommes en train d’aller, vers une sortie de crise. Peut-être que c’est cela que l’on ne veut pas.
Là encore, le paramètre IBK est quoi ? Que ça se passe sous la présidence d’IBK ? Non, pas tolérable ! IBK n’est rien par rapport au Mali, à l’histoire du Mali. Si l’on aime son pays, si l’on est patriote, il est des considérations qui n’ont pas lieu d’être qui discréditent.
Et là, chacun d’entre vous, hautes autorités morales, ici présentes, doit dire la vérité au pays, en conscience, en conscience. Non, qu’on ne trompe pas, qu’on ne trompe pas. Les choses sont limpides.
L’Assemblée nationale du Mali a été responsable. Elle a voté cette loi de révision constitutionnelle en toute responsabilité. Il y a eu des va et viens, il y a eu des écoutes citoyennes, il y a même eu une retraite à Fana où l’Opposition était présente. Oui, in fine : IBK vient avec son affaire, parce qu’il veut, quelqu’un a même dit que sentant la fin proche, IBK veut exister, puisqu’il n’a pas existé jusqu’à présent, parce que son bilan étant nul.
Bon, vous savez, je suis tellement habitué à ces sortes de…, (je veux trouver les mots justes, les mots justes sont ceux qui conviennent) d’écarts par rapport à la réalité pour être sombre, que rien ne m’étonne plus.
Mais le Mali est un pays de sagesse, le Mali est un pays de profondeur. Chacun d’entre nous vante à souhait l’humanisme soudanien. De grâce, qu’on ne trompe pas notre peuple, que nous ne rations pas ce moment de notre histoire nationale qui est très important.
Alors du coup, certains qu’on n’a pas entendu du tout au long de ces années de braise, se réveillent soudain, retrouvent leur voix, en conseil avisé. Il faut donner des conseils, il ne sait pas. Non, je pense que nous avons un peu appris, en toute modestie. De grâce, qu’on ait un peu pitié de ce pays-là, qu’on chérisse un peu la vérité. Cela devait être dit aujourd’hui, ici.
Je pense que vous avez raison, Monsieur le Président du Haut conseil islamique, il est des comportements auxquels nous tâcherons par la loi de mettre fin. Il y a des choses inadmissibles, en toute société organisée, et ces choses-là si elles ne sont pas admises ailleurs ne le seront pas davantage au Mali. Non ! Non !
Pourvu que là aussi, chacun de nous soit sur la crête de la vérité et qu’aune démagogie partisane, politicienne ne vienne encore perturber la réalité. Nous avons d’éminents juristes. Quelle influence ? Et qu’eux aussi doivent jouer leur rôle.
Nous sommes en un temps où il y a lieu d’être très inquiet. Rien n’est respecté.
Sitôt créé cardinal, notre compatriote, Son Éminence ZERBO, fait face aujourd’hui à l’hallali, la curée. Cet homme de bien en a été si ébranlé que sa vie a été en danger. Oui, un homme de bien est injustement attaqué. Il faut beaucoup, beaucoup de ressorts qu’on tire du tréfonds. J’en sais quelque chose. C’est mon quotidien. Quand je l’accompagnais à l’avion, ça ne fut pas facile. J’ai dit, nous te confions à Dieu. Tu pars avec les bénédictions, et tu pars avec le soutien moral de tous les Maliens de quelques confessions qu’ils fussent. Inch Allah, tu seras requinqué.
Tu iras à Rome recevoir la Pourpre cardinalice. Une délégation malienne de haut rang sera à tes côtés. Dieu nous accordera ce privilège-là. Mais que de dégâts ! Homme de bien, homme de culture, homme de présence à nos côtés chaque fois que le pays a été dans la douleur. Et que vous le sachiez. Vous avez été en Europe pour porter la voix du Mali quand il fallait, dans les conditions difficiles voire de scout. Votre balade en bus dont je n’ai su la réalité qu’après, nous honore.
Cet homme et notre frère éminent homme de culture, Jean Gabriel DIARRA, ils ont été secoués. Il y a des hommes que l’on croyait à l’abri de l’ignominie. Mais, hélas, hélas, hélas ! C’est l’air du temps.
Pour notre part, encore une fois, Mahmoud, mon frère, je suis rassuré. Ton grand frère a beaucoup de quant à lui maintenant et quant à soi se développer. Il y a des choses qui sont de l’ordre du luxe pour moi maintenant. Dès lors que la conscience claire et nette de ce qui est en jeu et de ce qu’on a fait, le reste coule de souche.
Monsieur le Premier ministre, vous avez prononcé dans vos vœux, les paroles de Saint François qui sont des paroles de paix que l’islam peut réclamer tranquillement. La fraternité, la symbiose entre ces deux religions, la continuité est réelle, c’est clair et rappelle aussi le fameux poème de Kipling : ‘’Si tu peux voir l’œuvre de la vie détruite en quelques secondes et de te remettre bâtir. Si tu peux accueillir victoire et défaite et réserver ces deux menteurs le même accueil. Si tu peux rester peuple en conseillant les princes. Tu seras un homme, mon fils’’.
Je pense que le Gouvernement donne le sentiment vraiment d’une bonne mesure trouvée, d’un bon rythme et je m’en réjouis. Je m’en réjouis et la tâche est ardue. Elle n’est pas facile. Il faut en son sein qu’il ait ce courant de fraternité, d’échange franc, sincère en dehors de toute coterie et d’esprit de clan pour que vous arriviez aux résultats escomptés, attendus de vous par les Maliens.
Nous avons, Monsieur le Président de l’Assemblée, encore vous à féliciter pour la qualité de ce qui est fait en le Parlement pour l’accompagnement de notre projet aujourd’hui. Et de ce qui est fait au profit du pays dans cette passe difficile.
Oui, ce n’est pas facile où certains jouent contre le pays, mais ils ne savent pas qu’ils jouent contre eux-mêmes.
Je dis toujours que le Président de la République à de grandes oreilles, il sait, il voit tout. Il ne doit dire beaucoup, il ne doit sembler voir beaucoup, mais il voit, il sait ce que chacun fait, ce que chacun dit.
On se croit, dans le terrier, hors de la vue de Dieu, mais son projecteur est sur vous, pauvres créatures. Vous voilà. Vous ne vous cachez que de vous-mêmes, pas de Lui. C’est ridicule.
Mon frère NACIRI, merci pour vos bons mots et d’avoir insisté sur la qualité de notre religion. Notre islam de paix et de fraternité (de rite malikite) est une religion d’apaisement, une religion de concorde, une religion de fraternité, une religion de stabilité. Pourquoi nous sommes inquiets de faire le constat de certains soubresauts, aujourd’hui, qui nous inquiètent ?
En ce qui nous concerne, il n’y a aucun doute que nous sommes engagées pleinement avec tous nos frères dans la lutte contre le terrorisme. Cela, il n’y a aucun doute. Pour autant, nous souhaitons que nos frères se parlent. Et là, j’avoue, aujourd’hui, nous sommes inquiets. Il faut qu’entre musulmans nous parlions. Il faut qu’entre musulmans, nous fassions en sorte que cette fraternité ne s’estompe jamais et que toujours, toujours nous n’oublions pas que nous sommes des créatures d’Allah Qui souhaite avant tout, par-dessus tout, notre union, notre unité. Dès que nous nous fissurons, c’est fini, c’est fini.
L’islam est aujourd’hui en butte à beaucoup de défis. C’est vrai que beaucoup de choses sont faites en son nom qui n’ont rien à voir avec lui. Elles n’ont rien à voir avec l’islam.
Mais d’autres également pour des raisons qui leur appartiennent sont en guerre contre notre religion. Ils ne l’aiment pas, la caricaturent sous toutes les formes possibles. Par rapport à tout ça, la Oumma doit rester un bloc, soudé. Comme cela que nous pourrons continuer de dire la vérité d’Allah, contribuer à l’avènement d’un monde paix, de justice et de vérité. C’est cela qui nous est demandé et en les lieux confiés à nous par Lui. Par le temps de notre séjour temporaire, faire en sorte que la vie soit possible dans les conditions humainement supportables pour ceux dont nous avons la charge.
Les Ulémas nous disent que de tous les péchés, ceux liés à la gestion de l’État sont les plus durs, les plus difficiles. Puisons-nous chaque jour avoir le bénéfice de votre accompagnement pour que la loutre des charges soit allégée par des conseils avisés, prodigués à nous, pourvu que nos oreilles soient des oreilles habitées par la Grâce, que nous puissions les entendre et en faire meilleur profit.
Chers frères, chers parents,
Je ne devais pas partir pour un long discours, une cérémonie brève, mais très profonde. Je suis très sensible que vous soyez portés, après la prière, jusqu’ici à Koulouba alors que moi-même vous ai encombré par mon cortège en montant.
Je vous sais gré de votre patience.
Merci à vous tous
Qu’Allah bénisse le Mali
Source: info-matin