Face au refus par Paris du redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes à Kidal textuellement prévu par le dernier accord de Ouagadougou, le nouveau régime dirigé par Ibrahim Boubacar Keïta peine diplomatiquement pour ce faire.
Chose qui sans doute avait poussé le ministre malien des affaires étrangères Ould Zahabi à se livrer à une série de dénonciations qu’il estimait être bien dites pour dénouer la situation. Et en ce début de semaine, c’est le président IBK en personne qui critique ouvertement par les medias, cette attitude de Paris, un partenaire incontournable du dossier qui bloque le retour de l’Etat et de l’administration dans ladite région.
Ce serait tout au moins compréhensible de voir des hommes sans expérience et connaissance de la stratégie diplomatique française faire aussi de dérapage en la matière. Mais ce qui est paradoxal est qu’IBK malgré sa réputation d’homme à de la situation, semble ignorer par quelle voie passer pour résoudre la situation de Kidal.
Erreur d’analyse ?
IBK, à l’instar de son ministre Zahabi, a aussi accordé une interview au journal français le ‘’le monde’’. L’interview dans laquelle il semble révolté face à son partenaire français. Chose qui ne l’arrange pas pourtant.
Alors, quelque soit ce dont il faut aborder sérieusement pour régler la situation de Kidal, il est nécessaire de se rappeler vigoureusement que seule la voie diplomatique peut permettre à l’Etat malien d’y exister. Pour cause, médiatiquement la France livre des informations en sa faveur et militairement le premier n’est pas à comparer au second.
Et si IBK ne le sait pas, la France, malgré ses positions et pratiques ombrageuses injustifiées, se veut un Etat de droit. Ceci étant supposé, pour pouvoir siffler dans la même trompète qu’elle, il y a malheureusement deux voies : soumission ou subordination. Pour preuve, à la veille des indépendances africaines, les anciennes colonies françaises ayant à leur tête des chefs d’Etat révolutionnaires se sont vite vues boudées et même souvent dépossédées de leurs dirigeants par la main invisible de la métropole. Une pratique qui a durablement fait des dégâts sur le contient, l’empêchant même de poser jusque là ses premiers jalons vers le développement et l’unité. Les marches et coups de gueule n’en feront qu’empirer la situation pour le Mali. Mais peu sont ceux qui méditent la dessus.
Le président ATT s’est aussi vite vu bannir par Paris au courant de son deuxième mandat juste par ce qu’il avait aussi refusé de signer le document de l’accord de partenariat économique(APE), servant à sanctionner l’Afrique. Banni également du fait qu’il s’est érigé en ami du guide Lybien, Mohamar Khaddafi dans la région. C’est surtout quand il a refusé de reconnaître le conseil national de transition libyen que la chute de son régime a été précipitée. Leçon : « rira bien qui rira le dernier.».
La France a une main invisible et il n’est pas besoin d’être rappelé pour s’en rendre compte. Cette main a de multiples tactiques déstabilisatrices dont il faudra se méfier énormément. Car les dirigeants africains, crieront sur tous les toits, s’ils s’opposent à la dictature parisienne, c’est la descente aux enfers.
Ceci n’a point d’objectif à menacer le régime d’IBK , mais rappeler que cette crise malienne est politique et ses solutions ne peuvent être que politiques, donc ne devant être que diplomatiquement résolue. M. le président, ‘’le Mali compte sur votre bonne intelligence, donc demi tour et aux coulisses de l’Elysée donc !’’ Ce sens est interdit !
Issiaka M Tamboura
Source : La Révélation