La police égyptienne a procédé vendredi à des dizaines d’arrestations à travers le pays en dispersant par la force des manifestants islamistes réclamant le retour de Mohamed Morsi, le président destitué par l’armée, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
La police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogènes contre plusieurs rassemblements au Caire et a affronté des islamistes dans plusieurs autres provinces.
Trente manifestants ont été arrêtés au Caire, ainsi que 43 « émeutiers » dans sept autres provinces, selon le ministère.
La police s’est montrée très ferme à l’égard des manifestants islamistes depuis la répression sanglante qui a suivi la destitution en juillet de M. Morsi, et une loi récente l’autorise à prendre des mesures drastiques contre les rassemblements n’ayant pas obtenu l’aval du ministère de l’Intérieur.
Au Caire, des partisans du président déchu se sont rassemblés à l’extérieur d’une mosquée du quartier des Mohandessine après la prière de midi, avant d’être dispersés par des tirs de gaz lacrymogène.
Défiant la répression menée par des nouvelles autorités qui a fait plus d’un millier de morts et des milliers d’arrestations depuis août dernier, les pro-Morsi continuent d’organiser des rassemblements quasi-quotidiens réclamant le retour au pouvoir du premier président élu démocratiquement en Egypte.
La loi régissant le droit de manifester, entrée en vigueur fin novembre, oblige les organisateurs à informer les autorités de toute manifestation au moins trois jours ouvrables avant sa tenue. Le ministère de l’Intérieur peut ensuite décider de l’interdire si elle représente une « menace pour la sécurité ».
La loi interdit aussi la tenue de rassemblements dans les lieux de culte et le départ de manifestations depuis de tels lieux.
Deux militants laïques, Ahmed Maher et Ahmed Douma, accusés d’avoir participé à une manifestation violente, doivent en outre être jugés dimanche lors du premier procès tenu en vertu de cette nouvelle loi, jugée liberticide par les défenseurs des droits de l’Homme.