C’est une huile extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier. Elle représente 25% des huiles consommées à travers le monde, ce qui fait d’elle l’huile la plus consommée!
Notre équipe de reportage s’était rendue dans plusieurs marchés de la capitale – des marchés bien approvisionnés de cette marchandise mise en cause. Sa consommation n’est pas mauvaise en soi, car elle serait bonne pour la santé. Nourrissante et protectrice, elle est également utilisée en savonnerie. L’huile de palme protège notamment les cheveux contre la déshydratation et leur apporte douceur et brillance. Elle est aussi riche en acides gras saturés.
Mais au-delà de ses avantages et de ses bienfaits, cette huile représente, aujourd’hui, un danger pour la santé du consommateur à cause des mélanges avec d’autres huiles et adjuvants. En effet, certains commerçants qui importent ce produit le mélange avec du beurre de karité, de l’huile d’arachide ou de la poudre appelée «diafarana mougou» en vue de faire plus de bénéfices. Ce mélange, selon les femmes utilisatrices, fait perdre au produit son goût originel. Pour le Dr Balla Niambélé, chargé des questions sanitaire de l’ONG Orbite, ce mélange, s’il est conçu avec des produits impropres à la consommation humaine, représente un danger pour la santé de l’homme.
Pour en savoir plus, notre équipe de reportage s’est rendue successivement au marché de Missabougou, Dossolo Traoré de Médina Coura, communément appelé «Sougouni Kura » et à la gare routière de Guinée Conakry, lieu par lequel transite l’huile de palme.
A Missabougou, la plupart des vendeurs interrogés affirment que leur huile est pure et sans aucun mélange. En fait, personne ne reconnaît avoir fait un mélange avec un quelconque produit. Toujours, selon les mêmes personnes interrogées, il n’existe pas d’huile de palme frelatée. Seul Mahamadou Diallo, un importateur de la marchandise, semble être prudent en disant: «nous ne pouvons pas affirmer que l’huile que nous vendons n’est pas de la bonne qualité, car nous l’importons directement de la Guinée. Si les gens se plaignent de la qualité, ça doit être depuis le lieu d’approvisionnement».
Pourtant, certaines ménagères sont catégoriques en affirmant que depuis longtemps l’huile de palme sur leur marché a perdu sa qualité. Par exemple, Aïssata Bocoum, une des femmes interrogées estime que cette huile doit être retirée du marché par les services compétents et que désormais les commerçants doivent faire plus attention avant d’importer cette huile. «Je conseille à mes sœurs ménagères de ne plus utiliser cette huile, dont je dénonce la qualité suspecte, pour éviter des problèmes de santé dans leurs familles», ajoute-t-elle.
A la gare routière de la Guinée Conakry, à Djicoroni para, les commerçants importateurs rejettent la faute sur le pays exportateur, la Guinée. Broulaye Sissoko a affirmé que le transport de cette huile se fait dans des conditions déplorables. «Mais, en ce qui concerne, sa qualité nous ne pouvons rien dire», a-t-il précise, avant d’ajouter que s’il y a un fautif dans cette affaire de l’huile de palme frelatée, il faut en vouloir à nos autorités qui laissent entrer les produits alimentaires sans contrôle sanitaire.
Certains intervenants ont dénoncé la porosité des frontières et ont interpellé les services techniques à un contrôle sanitaire rigoureux des produits de grande consommation pour le plus grand bonheur des consommateurs et la sauvegarde de la santé publique.
Issa Baradian TRAORÉ
Oeil du Péon