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Hommage à Sidiki N’Fa Konaté : Un destin exceptionnel !

C’est le 31 décembre dernier que le directeur général de l’ORTM, SIdiki N’Fa Konaté, a fait valoir ses droits à la retraite. Un repos bien mérité pour celui qui a dédié l’essentiel de sa carrière à la maison de la radio.

Entré à l’ORTM en 1988, à la suite du concours d’entrée à la fonction publique où il s’est classé premier sur 30 concourants, Sidiki N’Fa a gravi tous les échelons au sein de la maison de la radio. Il a été journaliste reporteur, présentateur du journal télé et à la radio. A la faveur du coup d’Etat en mars 1991, le Président de la transition, ATT lui fait appel à Koulouba où il a assumé le posté de conseiller en communication. Après ce passage, il est nommé conseiller technique au ministère de la communication avant de signer son retour à Bozola où il a été nommé directeur général adjoint en 1994. A l’ORTM, il a animé beaucoup de débats politiques, notamment l’émission « Sans Détour ». C’est lui aussi qui a réalisé toutes les grandes interviews avec les Présidents Alpha, ATT et IBK. En 1997, il a été nommé directeur général de l’ORTM jusqu’en 2011 où le Président ATT lui a fait appel pour occuper le poste de ministre de la communication jusqu’au coup d’Etat le plus stupide. Après les législatives de 2013 et l’élection d’Issaka Sidibé au Perchoir, celui-ci lui a fait confiance pour diriger sa communication. De là, le Président IBK lui a encore fait appel pour venir sauver l’ORTM en le nommant directeur général jusqu’à au 31 décembre dernier où il a fait valoir ses droits à la retraite. Sidiki N’Fa, c’est 17 ans au poste de directeur général et près de 5 ans directeur général adjoint. Ce qui lui confère un parcours exceptionnel dont on peut difficilement pareil au Mali.

Il perçoit cette retraite comme juste une retraite administrative. Sinon il se dit être à la disposition du Mali. « Je ne serai jamais à la retraite du Mali », dit-il. La preuve, d’après nos informations, lorsque les étudiants de l’école de journalisme du Mali ont appris qu’il partait en retraite, ils l’ont tout de suite contacté pour qu’il vienne partager ses riches expériences avec eux. Un sacerdoce qu’il est prêt à accepter avec l’accord de l’administration de l’école. Diplômé en lettre et journalisme et communication, Sidiki N’Fa est l’un des meilleurs au Mali en matière d’élaboration de stratégie de communication. Grâce à sa bonne connaissance des stratégies de mobilisation sociale, notre pays a réussi l’organisation de plusieurs rencontres internationales. Les sommets de la CEN-SAD, Afrique-France, à deux reprises. C’est pourquoi, tous les Présidents de la 3e République, AOK, ATT et IBK, lui ont accordé des distinctions honorifiques jusqu’au grade de Commandeur de l’ordre national. Repose-toi donc grand frère.

Bamey Diallo    

 

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Hommage à Sidiki N’Fa KONATE 

Monsieur le Directeur Général,

Très cher aîné,

Cher mentor,

Il y a de cela 31 ans, lorsque que je rêvais d’être un militaire, un médecin, ou encore un médecin militaire, je vis, pour la première fois, sur la RTM, un bel homme, avec une manière particulière de parler français, présenter le journal télévisé. J’ai été tellement séduit par ce présentateur que j’ai décidé de lui ressembler un jour et d’être moi-même journaliste à mon tour. Cet homme s’appelait Sidiki KONATE. Depuis ce jour, je n’ai pas cessé de me battre pour mon rêve, un rêve que je te dois. 31 ans durant, tu m’as inspiré, tu as été des sources de fierté pour moi. Tu as aussi, souvent, provoqué de la colère chez moi. Mais tu es demeuré cet homme à qui je dois mon amour pour le métier de journaliste.

Aujourd’hui, tu es appelé à faire valoir tes droits à la retraite, quoi de plus légitime après tant d’années consacrées à ta passion.

Je voudrais profiter de cette circonstance pour t’adresser mes plus vifs et sincères remerciements. Je le fais, non pas, par opportunisme ou par flagornerie, tu me connais, suffisamment bien, pour savoir que je ne suis pas de cette école. Je le fais parce que j’estime qu’il est de mon devoir de le faire.

J’ai eu la chance de travailler sous tes ordres, nous n’étions pas d’accord sur tout, je dois même dire que nous étions d’accord sur très peu de choses. Mais je suis fier aujourd’hui d’avoir eu de ta part la liberté de te dire ce que je pensais.

Tu as consacré toute ta vie à la radio et à la télévision nationale du Mali. Tu en as gravi tous les échelons, du journaliste reporter au Directeur Général, Ministre de la communication et j’en passe…Tu as donné le meilleur de toi-même à cette maison. Tu as été le témoin privilégié de près d’un demi-siècle de l’histoire de la nation malienne. Tu as donné à notre maison commune ses lettres de noblesse, même si je demeure convaincu que tu pouvais et devais faire mieux. Je suis sûr que tu as du prendre des décisions difficiles voire impopulaires. Aussi discutables et contestables que puissent être tes décisions et choix managériaux, j’ai la certitude que tu as agi en toute bonne foi.

Aujourd’hui, une page de ta vie se tourne en même tant qu’une autre s’ouvre. Je voudrais donc te dire merci. Merci de m’avoir

fait rêver. Merci de m’avoir transmis ta passion de servir notre patrie. Merci de m’avoir entrainé dans tes rêves les plus fous. J’ai personnellement appris beaucoup de choses auprès de toi, et je reste encore très avide de ton expérience. Aussi, je voudrais te dire, à travers ces quelques lignes, que ma formation n’étant pas terminée, ton enseignement ne saurait l’être.

Maintenant que tu as décidé de descendre dans l’arène politique, j’ai un service à te demander, ou du moins, permets moi de te rappeler à un devoir qui incombe à tout intellectuel de ton rang, ce devoir sacro-saint de partager ton savoir avec tes cadets.

Oui, Docteur Sidiki N’Fa KONATE, tu as le devoir et l’obligation de publier tes mémoires. De partager avec nous les leçons de ces 31 années passées dans la presse d’État. Je ne fais pas parti du club de soutien de Sidiki N’Fa KONATE. Mais je sais que tu as des tonnes de choses à dire. J’ai déjà eu l’occasion de te le demander, je réitère ma demande. Comme moi, des millions de maliens aimeraient te lire et débattre avec toi. Je voudrais me faire leur porte parole pour te demander d’enrichir le débat démocratique avec tes publications.

En attendant de te lire, je te souhaite une très longue vie et beaucoup de succès sur la scène politique.

J’en profite pour te présenter mes vœux les meilleurs au seuil du nouvel an. Puisse cette nouvelle année être pour toi une année de repos, de joie, de santé et de succès.

Très cordialement,

Paris, le 29 décembre 2018,

Makanfing KONATE,

Journaliste,          

Diplômé en sciences politiques. 

La Lettre du Mali

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