Depuis quelques mois, les réunions du Comité exécutif de l’ADEMA/PASJ sont transformées en une rencontre entre copains. Incroyable ! Les réunions de l’instance suprême du parti de l’Abeille ne mobilisent plus grand monde. Désormais, le président du parti, le Pr Tiémoko Sangaré, se retrouve avec ses copains ou du moins avec le peu de cadres qui lui sont encore fidèles pour tenir les réunions du parti. Un désaveu pour le président ? Oui ! affirment nos sources.
En effet, le président de l’ADEMA/PASJ risque gros et même très gros. Ce qui se trame contre lui au sein de son parti risque de lui coûter son poste de président du parti et de ministre de la défense et des anciens combattants au sein du Gouvernement SBM. C’est une rébellion de certains cadres et une tentative de putsch qui se prépare contre lui pour le faire débarquer de la tête du parti.
Selon nos informations, ces cadres veulent prendre leur responsabilité et sont en train de s’organiser petit à petit. Déjà, ils évoquent la tenue d’un congrès extraordinaire pour débarquer le ministre de défense et des anciens combattants de la tête du parti. En effet, ils sont nombreux les cadres à être en rupture de banc avec le président du parti. Leur divergence avec lui est telle qu’ils ne sont plus prêts à s’asseoir sur la même table avec le Tiémoko Sangaré. C’est pourquoi, d’après nos sources, ils ont décidé de bouder les réunions du Comité Exécutif depuis plusieurs mois. Ils reprochent au Pr Tiémoko Sangaré son manque de leadership, son incapacité à tenir les congrès du mouvement des jeunes et celui des femmes du parti. En effet, depuis une éternité, les mandats du bureau national des jeunes et celui des femmes sont arrivés à termes. Mais jusqu’à présent, le président du parti n’arrive pas à organiser leur congrès pour renouveler les instances dirigeantes de ces organes. Ils reprochent également au président du parti le manque de visibilité et lisibilité du parti sur la scène politique et au sein de la majorité présidentielle. Selon ces cadres, l’ADEMA est un grand parti qui doit jouer les premiers rôles sur l’échiquier politique malien et assurer le leadership de la majorité présidentielle.
Aujourd’hui, ayant joué un grand rôle dans la réélection du Président IBK, ces cadres ne comprennent qu’ils puissent se trouver à raser le mur sous ce régime. En effet, le Président de la République doit en grande partie sa réélection au parti de l’Abeille. Notamment grâce à l’engagement de certains comme Oualy Diawara, Mahamadou Cissé dit Bagagnoa, Lazare Tembely, Conté Fatoumata Doumbia, Adama Sangaré, Katilié Adiaratou Sène, Arouna Cissé, Marimathia Diarra et bien d’autres, qui ont mouillé pour que IBK soit réélu. « Le président du parti se préoccupe seulement de la sauvegarde de son poste ministre au sein du Gouvernement et le parti est en train d’en souffrir sérieusement sur le terrain. L’ADEMA est en train de perdre son âme. Si nous nous ne levons pas tout de suite, notre parti va disparaitre. Tiémoko a fait régresser notre parti », nous a confié récemment un membre du CE.
Le Pr Tiémoko Sangaré va-t-il survivre à ce tsunami qui se soulève au sein de l’ADEMA ? Ce n’est pas évident. Au regard de l’engagement dont font montre ces cadres qui affichent une détermination sans à en découdre avec leur président. Ce qui les manque, pour l’instant, c’est le choix du successeur de Tiémoko Sangaré. Pour ce faire, ils ont déjà rencontré plusieurs cadres pour leur faire la proposition. Le président Tiémoko Sangaré est-il donc sur un fauteuil éjectable ? Les semaines à venir nous en édifieront. A suivre.
Youssouf Diallo
La Lettre du Mali