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Hollande : “La situation internationale est la plus grave depuis 2001”

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Le président français s’est confié au “Monde”, mercredi, à l’occasion de la rentrée politique. Il passe en revue la position de la France sur l’échiquier international et affirme vouloir accélérer le rythme des réformes dans l’Hexagone.

Croissance française, chômage mais aussi politique internationale… Dans un entretien accordé au “Monde”, mercredi 20 août, le président François Hollande fait sa rentrée et réaffirme ses ambitions. Morceaux choisis.

  • Politique française

“La reprise est là”, “Je ramènerai le déficit à 3 % en 2013”, “J’inverserai la courbe du chômage d’ici fin 2013” : comme le souligne “Le Monde”, le chef de l’État français est, pour l’heure, passé à côté des grandes promesses de son quinquennat. Pour redresser la barre, François Hollande continue de faire de la politique économique sa priorité pour la France. “J’ai fixé un cap, c’est celui du pacte de responsabilité. L’objectif est clair : moderniser notre économie en améliorant la compétitivité et en soutenant l’investissement comme l’emploi”, déclare-t-il au “Monde”.

Affirmant vouloir “accélérer les réformes” pour relever la croissance, le président dégage quatre secteurs clés : le logement – “J’ai demandé au Premier ministre de présenter un plan de relance qui touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements” -, l’investissement – “Des assises se tiendront en septembre avec l’ensemble des établissements financiers” -, les professions réglementées – “Arnaud Montebourg présentera en septembre un projet de loi sur le pouvoir d’achat […] et adaptera la réglementation sur l’ouverture des magasins le dimanche” -, et enfin l’emploi – avec “des réformes pour développer l’apprentissage, les formations en alternance des chômeurs de longue durée et pour moderniser le dialogue social”.

  • Europe

“L’objectif, c’est de continuer à réduire les déficits”, souligne François Hollande. Et ce, même si le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, juge qu’il est “inévitable” d’abandonner l’objectif de réduction du déficit à 3 %. “Je rappelle que la dette publique est passée de 60 % du PIB en 2007 à 90 % en 2012. Si j’arrivais en 2017 avec un ratio de 120 % du PIB, que dirait-on de moi ? Peut-être ce qu’on aurait dû dire de mon prédécesseur… Mais aujourd’hui je considère que le rythme de la consolidation budgétaire en Europe doit être adapté à la situation exceptionnelle que nous traversons, qui est caractérisée par une faible croissance et surtout par une très basse inflation”, défend-t-il.

Malgré l’intransigeance de la BCE et de Berlin, qui refusent d’assouplir le rythme de réduction du déficit, François Hollande affirme qu’il “ne [se] place pas dans un face-à-face avec l’Allemagne. Il s’agit d’un débat européen. Je ne demande pas à ce que l’on change les règles, mais qu’on les applique avec toutes les flexibilités prévues par les traités en cas de circonstances exceptionnelles. Nous y sommes.” Et d’ajouter : “Pour la France, l’Europe est une protection de nos intérêts, de nos droits, de nos valeurs dans le monde, une protection pour nous défendre face aux menaces, mais aussi une protection par rapport aux excès de la mondialisation. Je soutiens Jean-Claude Juncker, [le président de la Commission européenne, NDLR], et ses projets : le plan d’investissement de 300 milliards d’euros, la politique énergétique commune, la maîtrise de l’immigration au niveau européen et enfin une politique étrangère commune.”

  • Ukraine

“L’Europe ne peut pas accepter la remise en cause de l’intégrité territoriale d’un pays.” Plaidant pour plus de fermeté, François Hollande réclame, dans le même temps, plus d’échanges diplomatiques : “Il faut dialoguer. Je l’ai montré en organisant la première rencontre entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko le 6 juin en Normandie. Et nous sommes à un point où il est de nouveau possible d’envisager une rencontre au niveau des chefs de gouvernements ukrainien, russe, français et allemand, pour trouver une issue à la crise. Cela suppose l’arrêt des livraisons d’armes, le cessez-le-feu, le contrôle de la frontière et le dialogue politique. Angela Merkel ira en Ukraine samedi. Je suis moi-même en contact avec le président russe. Nous nous sommes parlé le 12 août. Et je lui ai dit que s’il n’y avait pas de sortie rapide de crise, ce serait très coûteux pour les Russes, sur le plan économique comme politique.”

  • Terrorisme

“Je considère que la situation internationale est la plus grave que nous ayons connue depuis 2001”, lâche le président français, inquiet de la progression de l’organisation de l’État islamique. “Nous devons faire face, non pas à un mouvement terroriste comme Al-Qaïda, mais à un quasi-État terroriste, l’État islamique. Nous ne pouvons plus nous en tenir au traditionnel débat, intervention ou non-intervention. Nous devons envisager une stratégie globale contre ce groupe qui s’est structuré, qui dispose de financements importants et d’armes très sophistiquées, et qui menace des pays comme l’Irak, la Syrie ou le Liban.” Dans cette optique, François Hollande annonce qu’il compte proposer dès le mois de septembre une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l’État islamique.

  • Syrie

Le chef de l’État français estime que la communauté internationale doit faire davantage pour la rébellion syrienne, de la même manière qu’elle soutient l’Irak en proie à une insurrection jihadiste : “La France a décidé de livrer des armes sophistiquées aux Kurdes d’Irak. Pourquoi donner aux Kurdes ce que l’on a refusé aux rebelles syriens ? La communauté internationale porte une responsabilité très grave dans ce qui se passe en Syrie. Si, il y a deux ans, il y avait eu une action pour installer une transition, nous n’aurions pas eu l’État islamique. Si, il y a un an, il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l’utilisation (par Bachar Al-Assad) des armes chimiques, nous n’aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste, alors que les rebelles méritent tout notre soutien”, estime-t-il.

  • Gaza

Sur la situation à Gaza, le président poursuit avec le même discours : “Je me suis exprimé tout au long de ce conflit et j’ai rappelé nos principes, ils sont constants : la sécurité d’Israël, la protection des civils et la nécessité de trouver une solution pour Gaza. Nous sommes à un moment-clé. La France soutient la médiation égyptienne. […] Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne doivent être considérés comme l’interlocuteur principal. Gaza ne peut plus rester dans la situation qu’on a connue. L’objectif doit être une démilitarisation et en même temps une levée du blocus.”

  • Afrique

Interrogé sur les deux guerres que mène la France en Afrique, François Hollande défend son action, même si les interventions militaires au Mali et en Centrafrique – qui avaient été présentées comme courtes – s’éternisent, voire s’enlisent. “Au Mali, […] notre intervention a permis d’éradiquer la plus grande partie de cette menace sans la faire totalement disparaître. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’intervenir directement mais de contrôler des trafics, de sécuriser des zones du territoire et de permettre le dialogue politique avec les Touareg.” Même constat satisfaisant en Centrafrique : “Nous sommes intervenus pour prévenir un génocide et empêcher un affrontement religieux qui aurait offert une perspective à des mouvements terroristes. Là aussi, c’est plus long que prévu, mais nous en avons terminé avec les plus grosses opérations et nous avons préparé une transition.”

“Nous n’intervenons que lorsque nous sommes appelés. […] et nous n’agissons pas seuls : au Mali comme en Centrafrique, les Africains nous ont accompagnés et nous avons réussi à faire venir les Européens”, martèle le président, dont la plus grande source d’inquiètude en Afrique provient de la Libye. “Les chefs d’État africains invités aux cérémonies de commémoration de la Libération, le 15 août, me l’ont répété : attention à ce qu’il se passe en Libye. L’intervention de 2011 n’a pas suffi car elle n’a pas été prolongée. J’ai fait au Mali ce qui n’a pas été réussi en Libye”, admet-il.

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