BRUXELLES, 20 décembre (Xinhua) — Le président français François Hollande a réaffirmé vendredi à Bruxelles la nécessité pour l’Union européenne (UE) de financer « non intégralement, mais partiellement » l’opération militaire française Sengaris actuellement en cours en République centrafricaine.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du sommet des 28 dans la capitale belge, il a déclaré que la contribution d’autres Etats membres de l’UE ne serait pas destinée à « compenser intégralement, mais alléger la participation de la France » dans ce pays d’Afrique centrale en proie à un conflit inter-ethnique et inter-religieux depuis que le chef rebelle Michel Djotodia avait renversé le président François Bozizé en mars dernier.
Début décembre, la France a mobilisé 1.600 militaires dans l’opération Sengaris pour désarmer les milices sévissant en République centrafricaine et faisant plus d’un demi-million de personnes déplacées internes et 230.000 réfugiés dans les pays voisins. Il s’agit de la deuxième intervention militaire de la France en Afrique sub-saharienne cette année, après celle Serval au Mali ayant coûté 650 millions d’euros à la France qui se bat entre la crise économique et le rouge budgétaire.
Durant le sommet, M. Hollande n’a pas cessé d’exprimer le souhait que les partenaires européens passent des paroles aux actes dans le cadre du soutien à l’intervention française en République centrafricaine. « Les financements doivent suivre les soutiens politiques », a-t-il souligné.
Il semble que Paris n’a pas reçu une large réaction favorable à son initiative sur la création d’un fonds européen permanent pour le financement des interventions d’urgence dans les pays en crise à l’occasion de ce premier sommet de l’UE consacré à la politique de défense depuis cinq ans. De nombreux Etats membres de l’UE plaident pour un financement des opérations de l’UE marquées par l’autorisation de l’UE, mais non les « opérations européennes ».
En ce qui concerne les relations entre l’UE, la Russie et l’Ukraine, M. Hollande a critiqué « les pressions excessives » de Moscou sur Kiev dans le cadre d’un éventuel Accord d’association entre l’UE et l’Ukraine. « Comme un pays souverain, l’Ukraine a droit à l’Accord d’association avec l’UE et à l’Union douanière avec la Russie », a-t-il commenté, et d’ajouter : « L’UE maintient la porte ouverte à l’Accord d’association avec l’Ukraine », pays où l’échec sous peu de la signature de l’Accord d’association avec l’UE a provoqué des manifestations pro-européennes.
Il a par ailleur indiqué qu’il ne se rendrait pas en Russie pour la cérémonie des Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, et que la France serait représentée par la ministre des Sports Valérie Fourneyron.
Source: Agence de presse Xinhua