Une force de réaction rapide africaine plus que jamais nécessaire (Complété avec déclarations sur force africaine, détails)
François Hollande a jugé samedi possible la mise en place en deux ans d’une force africaine de réaction rapide à même de répondre aux crises comme celles du Mali et de la Centrafrique, où la France est intervenue.
Les participants au sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, vendredi et samedi à Paris, ont émis le voeu de mettre en place une telle force d’ici 2015. (Voir )
“Si cette force avait existé en Centrafrique, elle aurait pu intervenir”, a dit François Hollande, qui a décidé d’envoyer 1.600 hommes dans ce pays livré au chaos. (Voir )
“J’espère que lorsqu’un prochain sommet se tiendra fin 2016- début 2017 au Mali, vous n’aurez plus à me poser cette question mais dire ce que cette force a pu faire”, a-t-il ajouté lors de la conférence de presse finale.
A ses côtés, le président sénégalais Macky Sall a lui aussi plaidé pour une défense africaine autonome.
“Ce soutien de la France ne peut pas toujours prospérer car d’abord ça coûte très cher”, a-t-il dit.
“Dans chacune de nos communautés économiques nous avons déjà des embryons de forces spéciales. Il faut les former, les équiper”, a-t-il fait valoir, évoquant la nécessité “d’unités spéciales capables de se projeter dans la journée (pour que) dans les heures qui suivent (une crise) au moins 1.000 soldats soient capables de se déployer”.
Lors d’un entretien accordé à Radio France internationale, France 24 et TV5, François Hollande a pour sa part jugé possible la création d’une telle force à condition de la doter de l’équipement et de la formation nécessaires.
La France a proposé pendant le sommet de former 20.000 milliaires africains par an à cette fin.
“Il y a des organisations régionales en Afrique”, a-t-il expliqué. “Ces organisations peuvent avoir leurs propres forces de projection, tout cela dépendant de l’Union africaine”.
Le fait que le projet fasse “l’unanimité” en Afrique et soit soutenu par les grandes organisations internationales sont selon lui des gages de réalisation. Mais à condition d’en assurer le financement, a-t-il souligné.
“Je pense que c’est jouable”, a estimé le président français. “Je ne peux pas accepter cette situation où, si nous ne faisons rien, il y a des massacres (…) ou il y a un terrorisme, et si la France agit on dit ‘pourquoi les Africains ne l’ont pas fait et pourquoi les Européens ne l’ont pas suffisamment accompagnée.”
François Hollande a expliqué pourquoi il avait décidé d’engager 1.600 soldats en Centrafrique au lieu de 1.200 prévus initialement.
“C’est un chiffre qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission. Cette force va se redéployer le plus rapidement possible et partout où il y a des risques pour la population”, a expliqué le chef de l’Etat en conférence de presse.
Lors d’un entretien accordé ensuite à France 24, TV5 et RFI, François Hollande a dit avoir agi en conscience, par souci humanitaire face aux violences commises.
“Moi ma conscience morale, politique et ma responsabilité c’est de ne pas laisser une population être atteinte dans ses droits ou dans son intégrité physique comme c’est le cas en ce moment en Centrafrique”, a-t-il souligné. (Elizabeth Pineau, édité par Emmanuel Jarry)