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Jean-Yves Le Drian, ministre de la guerre, en attendant la suite

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Aux ordres ! Depuis son arrivée à la Défense, Jean-Yves Le Drian s’est imposé comme l’un des piliers du gouvernement, une montée en grade pour ce proche de François Hollande qui gère avec l’intervention en Centrafrique sa troisième opération militaire en 18 mois.

Difficile à 66 ans d’être la révélation politique de l’année. Mais l’ancien élu breton affiche un bilan ministériel à faire pâlir la plupart de ses collègues.

Depuis mai 2012, il a organisé le retrait français d’Afghanistan, lancé l’opération Serval au Mali et envoyé plus d’un millier d’hommes en Centrafrique pour débarrasser le pays des bandes armées. Sans oublier les mois de tractations pour faire voter une Loi de programmation militaire qui préserve l’essentiel du système de défense.

Front dégarni, un physique solide forgé par 40 ans de vie politique, il s’accorde une cigarette entre deux dossiers : “En Centrafrique, la situation est épouvantable. C’est du brigandage, plus personne ne dirige rien”.

Quand il entre au gouvernement, le soldat Le Drian est loin d’être un inconnu. Mais l’ancien président de conseil régional de Bretagne est d’abord considéré comme un élu local. Sa connaissance des dossiers militaires et les crises à répétition l’ont propulsé depuis au coeur de l’action de la France. En particulier en Afrique, qu’il connaît mal, mais voit, dit-il, avec “un regard neuf”.

Au fil des mois, le duo Hollande, chef des armées, Le Drian, ministre de la Défense, s’est révélé complémentaire. Ils s’appellent plusieurs fois par jour pour faire le point sur la Centrafrique et se voient au moins une fois par semaine. “C’est un homme sécurisant, loyal au président. Ce n’est pas un homme d’esbroufe, c’est un breton réservé”, résume Bernard Poignant, proche conseiller du chef de l’Etat, qui connaît le ministre depuis 50 ans.

Un oeil sur la Bretagne

A la Défense, Jean-Yves Le Drian a hérité du dossier Louvois, le logiciel défectueux de paiement des soldes des militaires, patate brûlante laissée par la majorité précédente. Un “scandale”, “inacceptable”, a-t-il martelé pendant des mois, au nom du “respect minimal” que l’on doit “à des hommes et des femmes prêts à se sacrifier pour leur pays”. Jusqu’à ce qu’il signe début décembre l’acte de décès du système informatique incontrôlable.

Sa popularité dans les armées n’a pas explosé pour autant. On n’assume pas la suppression de 34.000 postes supplémentaires d’ici 2019 sans y laisser quelques plumes. Mais même ses adversaires politiques considèrent qu’il fait le maximum pour défendre le système de défense.

La recette Le Drian ? “Il a une solidité naturelle, qui s’impose, souligne l’un de ses proches. Il est incontestable techniquement et politiquement, mais il ne vous écrase pas. Et il ne se force pas à être sincère”.

Du ministère de la Défense, il garde un oeil sur la Bretagne, dossier tout aussi chaud, qu’il connaît parfaitement. Il y réunit chaque mois les grands élus socialistes bretons. Mercredi, François Hollande leur a fait une visite surprise, pour prendre la température. En bon lanceur d’alerte, Jean-Yves Le Drian s’était très tôt montré sceptique sur les modalités d’application de l’écotaxe, qu’il jugeait trop complexes et technocratiques.

A l’occasion, il peut même concilier les intérêts de la Défense et de la Bretagne. Comme le 7 octobre, lors de l’un de ses nombreux déplacements au Moyen-orient, quand il a rencontré discrètement le patron du groupe saoudien Almunajen à Djeddah pour discuter d’un accord de reprise du volailler Doux. Avions Rafale et poulets même combat, quand il s’agit de préserver l’emploi.

Après son parcours à la défense, son nom est désormais cité quand on évoque le successeur de Jean-Marc Ayrault à Matignon. Jean-Yves Le Drian la joue modeste : il y a un Premier ministre en place et il se voit lui même retourner en Bretagne en 2015. Mais la modestie en politique peut cacher l’ambition.

AFP

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