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Guerre en Ukraine: la Russie et les États-Unis ont “discuté des prochaines étapes” vers un cessez-le-feu

Les chefs de la diplomatie américaine et russe ont “discuté des prochaines étapes” samedi 15 mars pour mettre fin à la guerre en Ukraine, quelques heures après que les alliés de Kiev sont convenus d’exercer une “pression collective” sur la Russie, qu’ils soupçonnent de duplicité.

Lors d’une conversation téléphonique, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont “discuté des prochaines étapes du suivi des récentes réunions en Arabie saoudite et sont convenus de continuer à travailler au rétablissement de la communication entre les États-Unis et la Russie”, a déclaré la porte-parole du département d’État Tammy Bruce.

Elle n’a donné aucune précision sur la date du prochain cycle de pourparlers américano-russes, hébergés par l’Arabie saoudite.

“La balle est dans le camp de la Russie”
Malgré les tensions récentes entre le président Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Kiev a accepté le principe d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours sous l’égide des États-Unis si Moscou met fin à ses attaques dans l’est de l’Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine n’a toutefois accepté aucune trêve, posant au contraire des conditions maximalistes comme la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par la Russie, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.

Samedi, une trentaine de dirigeants de pays ou d’organisations soutenant l’Ukraine ont, lors d’un sommet virtuel organisé par Londres, décidé d’exercer une “pression collective” sur la Russie, qu’ils soupçonnent de vouloir poursuivre la guerre, pour la pousser à accepter un cessez-le-feu.

“La balle est dans le camp de la Russie” qui “devra tôt ou tard (…) s’engager dans des discussions sérieuses”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer, selon lequel Vladimir Poutine “est celui qui essaie de retarder” les choses.

“Tout obtenir, puis négocier”
“Le ‘Oui, mais’ de la Russie ne suffit pas et tous les participants à la réunion (de samedi) sont convenus d’exercer une pression collective” sur elle pour l’inciter à entériner ce plan, a poursuivi Keir Starmer. Si elle refuse, il faudra “accroître la pression économique”, a-t-il martelé.

Moscou “ne répond pas à la proposition des États-Unis et de l’Ukraine” en faveur d’une trêve d’un mois, a déploré pour sa part le président français Emmanuel Macron à l’issue du sommet virtuel.

Au contraire, le président russe Vladimir Poutine “intensifie les combats”, et “veut tout obtenir, puis négocier”, a-t-il accusé dans un message transmis par l’Elysée.

“C’est un moment de vérité parce que si la Russie ne s’engage pas sincèrement dans la paix”, “le président Trump va durcir les sanctions et les représailles et donc on changera totalement de dynamique”, a ajouté le président français.

La Russie cherche à avoir une “position plus solide” sur le champ de bataille avant d’accepter un arrêt provisoire des hostilités, a jugé Volodymyr Zelensky, qui participait à la réunion en visioconférence depuis Kiev.

“Poutine ment aussi sur le fait qu’un cessez-le-feu est supposément trop compliqué. En réalité, tout peut être contrôlé et nous en avons discuté avec les Américains”, a encore dit le président ukrainien, qui vient de désigner une équipe de négociateurs en vue de possibles pourparlers de paix.

Garanties de sécurité
Parallèlement, l’émissaire américain pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, a été nommé “émissaire pour l’Ukraine” et aura la charge de “traiter directement” avec Volodymyr Zelensky, a fait savoir samedi Donald Trump.

Depuis deux semaines, Keir Starmer et Emmanuel Macron s’efforcent de constituer une “coalition de pays volontaires” qui déploieraient leurs forces sur le sol ukrainien en cas d’arrêt des combats, afin de dissuader Moscou de violer cette éventuelle trêve. Une possibilité dont la Russie ne veut pas entendre parler.

Revenant sur cette épineuse question, Emmanuel Macron a estimé que “si l’Ukraine demande à des forces alliées d’être sur son territoire, ce n’est pas à la Russie d’accepter ou pas”.

“Les Ukrainiens ne peuvent en aucun cas faire des concessions territoriales et n’avoir aucune garantie de sécurité”, a-t-il ajouté.

Sur le terrain des combats, trois civils ont été blessés dans la nuit de samedi à dimanche par l’explosion d’engins largués par des drones au-dessus de deux maisons dans la ville de Goubkine et le village de Dolgoe, dans la région russe de Belgorod, a annoncé sur Telegram le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.

Du côté ukrainien, un immeuble résidentiel a pris feu et une maison a été endommagée samedi soir à Tcherniguiv (nord) à la suite d’une “attaque” russe qui n’a pas fait de victime, selon les autorités.

Samedi, la Russie avait annoncé avoir repris deux nouveaux villages dans la région de Koursk, occupée depuis l’été dernier par les forces ukrainiennes et où les troupes de Moscou ont réalisé d’importantes avancées au cours des derniers jours.

Source : BFMTV.com
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