Son atout, considérable : une foi solide en lui-même. Son défaut : son cran débordant. Moussa Timbiné a su mettre ses deux composantes au profit de son parti.
Auquel il est resté fidèle, de la période de vache maigre à celle aujourd’hui de la vache laitière.
Fruit du syndicalisme estudiantin, Timbiné n’a rien perdu de ses allures caractérielles. C’est d’ailleurs cela le principal écueil qu’il ait rencontré jusqu’à présent.
Son bonhomie avec ses anciens camarades de classe, s’efface lorsqu’il bondit sur le terrain politique. Son regard d’acteur principal de cinéma lui facilite la verve de hausser le ton sur n’importe quelle tribune.
Il n’a ni l’éloquence de Mariko encore moins la hargne de Zarawana, mais n’hésite point à brûler la politesse à ses protagonistes lorsqu’il s’agit de défendre une option, surtout politique. Il était le ‘’Blégoudé’’ du RPM, lorsque d’autres jeunes ne se sont pas privés de s’inviter au plat du PDES. Il a su s’affirmer sur le terrain politique dans des conditions difficiles, jusqu’au jour de gloire de son parti.
Une fois le pouvoir acquis, au moment où on l’attendait dans le gouvernement pour prendre en main le département de la jeunesse, le jeune Timbiné choisit d’affronter les suffrages des populations de sa commune, toute chose qui lui a permis d’amener avec lui à l’hémicycle sur la même liste, l’actuel président de l’ADP, Amadou Thiam. La suite est connue de tous.
En effet, malgré son jeune âge, l’honorable Timbiné n’a pas voulu rester comme simple spectateur au Parlement national. Au sein du premier bureau du parlement, il occupera le poste de 2ème secrétaire parlementaire. Dans le second il gravite au poste de 7ème vice président, avant de devenir en trois ans au parlement, le président du groupe RPM.
Ainsi, à la faveur du récent renouvellement du bureau il accède au poste de 1er vice Pdt de l’Assemblée Nationale. Du coup, il devient la deuxième personnalité de la sixième législature du Parlement national. Avec cette élection, l’honorable Moussa Timbiné est en passe de devenir le jeune le plus capé politiquement de l’histoire démocratique de notre pays.
On peut déduire que le président reconduit de la jeunesse RPM a bénéficié de ce poste dans la facilité, même s’il n’est pas un adepte de la facilité, lui qui a fait le choix de la difficulté pour être là.
Il sera bien pour lui de savoir que viser et acquérir le perchoir, ne doit pas être sa dernière cartouche pour exister dans le marigot politique national. Mais un prélude pour lui tracer les sillons d’un devenir radieux. Une première dont la réussite attribuera désormais, sans texte de faveur, le fauteuil de premier vice président du Parlement à la jeunesse dans notre pays.
Le président Timbiné a donc l’obligation d’incarner la valeur réelle de la jeunesse politique malienne, dans un système parlementaire ou l’opposition est toujours dans une posture de rejet total, la majorité dans le béni oui -oui.
Pour réussir ce challenge, Moussa Timbiné doit honorer son écharpe au nom de toute la jeunesse politique et marquer son double statut : premier vice président de l’Assemblée nationale et premier jeune à ce poste.
Moustapha Diawara
Source: Le Sursaut