On croyait que les 25 ministres nommés allaient aussitôt se mettre au travail. Mais leur nomination fut l’élément déclencheur d’une nouvelle crise au sommet de l’Etat. D’où l’interpellation du premier ministre et du président Ba N’daw sans bruit et sans opposition jusque-là manifestée au sein de l’armée.
Bah N’daw et l’ex junte : dialogue de sourd, source du problème ?
Les négociations pour la liste du gouvernement ont été longues et fermes. Tout le long du processus, le sentiment a été donné d’une mise à l’écart des ex-membres du CNSP, auteurs du putsch contre le président IBK. Pour certains observateurs « c’était la méfiance totale qui prévalait et surtout une crise de communication ». C’est justement l’une des conséquences qu’on peut tirer de la situation. Car, avec ce gouvernement, aussitôt « rejeté » par l’ex junte, tout porte à croire qu’Assimi Goita, et ses amis de Kati n’ont pas été associés aux dernières décisions de la formation du gouvernement.
Une équipe plus politique que technocrate
Un gouvernement bien révisé, avec de nouveaux entrants, des inconnus. Mais dans lequel, l’ex CNSP, perd du poids, surtout de la considération estime-t-on dans la garnison de Kati. Le RPM, la CODEM, l’ADP-Maliba, l’URD, le PDES et le SADI, sont les partis politiques qui font leur entrée. Au niveau de la société civile, certains ont conforté leur position, à l’image du chérif de Nioro. Il obtient le départ de la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Assétou Founè et il gagne, avec l’ADPD-Maliba, l’entrée d’un proche en la personne de Youba BA.
L’entrée de l’URD, avec deux ministres (Diawara Aoua Paul Diallo à l’Education nationale et Hamza Ahmadou Cissé au ministère des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat), est une prime à son engagement sans hésitation à soutenir l’inclusivité pour une réussite de la transition.
La jeunesse se maintient et certains ministres avec des casseroles sortent mais les femmes auront de quoi se plaindre encore sur le non-respect du quota des 30%. En effet, ce gouvernement compte 5 femmes, soit un cinquième de l’équipe, qui représente 20% de l’attelage. Cependant, la plus grosse surprise du gouvernement aura été de nommer le Ministre du travail et de la fonction publique dans l’ancien gouvernement, Me Harouna Toureh, à la tête d’un nouveau département en charge de la Bonne gouvernance et de le mettre numéro 2 du Gouvernement. Son échec palpable avec l’UNTM n’aura pas entravé son ascension.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews