Nous nous sommes amusés à interroger des Maliens pour savoir leur avis sur une question : lequel des ministres du gouvernement de transition méritent d’être considéré ministre de l’année pour son bon boulot ?
Le résultat des personnes sondées est sans appel : sur vingt personnes interrogées (toutes alphabétisées), dix-sept estiment, sans commentaire, que le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, mérite bien le titre de «ministre de l’année». N’eut été sa persévérance, son courage, le Mali ne serait, peut-être, pas là aujourd’hui.
Bien que proche de l’ex-junte miliaire, qui a déposé Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012, Gal. Moussa Sinko Coulibaly, a pu se racheter en accomplissant une mission jugée très délicate. Nommé ministre de l’Administration territoriale par Pr. Dioncounda Traoré, il lui a fallu d’abord convaincre les sceptiques (les députés et les membres de la CENI), avant de se mettre à la tâche.
Aujourd’hui, l’unanimité est faite, ou presque, au Mali et à l’international que la bonne organisation des élections présidentielle et législative est à son actif. Tous les chefs de missions d’observation électorale lui ont tiré un chapeau. Sa seule fausse note, indiquent certains observateurs, aura été le commentaire qu’il a fait lors de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle. «Les écarts sont importants entre les candidats, et s’ils sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour» affirmait-il.
A part cet incident, aucune autre faute grave n’a été commise par Gal Moussa Sinko Coulibaly, qui soit de nature à mettre en cause le processus électoral. Un acte qui peut lui être pardonné, car l’essentiel c’était d’amener le bateau électoral à bon port. Ce qu’il a réussi à faire. Aussi, il n’est pas exagéré de dire que c’est grâce à la rigueur de Moussa Sinko Coulibaly, que le Mali n’a pas connu de crise post-électorale.
«Le ministre de l’Administration territoriale a travaillé avec professionnalisme, compte tenu des conditions logistiques, matérielles, financières et humaines spécifiques de ces élections», déclarait Louis Michel, chef de la Mission d’observation de l’Union européenne. C’était le 16 décembre au cours d’une conférence de presse de restitution du rapport d’observation de l’UE.
Le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, après avoir voté au second tour de la présidentielle, n’a-t-il pas affirmé à la presse que c’était “le meilleur scrutin’’ que le Mali ait organisé depuis son indépendance ?
Un adage, bien de chez nous, dit que «si la sauce est bonne, on oublie celui qui l’a préparé». «Même si on n’aime pas le lièvre, on ne peut ne pas reconnaitre qu’il a de longues oreilles », dit un proverbe. En tout cas, de l’avis de nombreux concitoyens, le ‘’Saint-Cyrien’’ mérite bien le titre de «ministre de l’année».