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Gouvernement Cheick Modibo Diarra: Une « famille » et un « grin » aux commandes ?

Entre la junte militaire, dont il ménage les susceptibilités, et le peuple malien qui appelle de tous ses vœux le retour à une vie constitutionnelle normale, le Premier ministre de « pleins pouvoirs » ne sait plus où donner de la tête. C’est le lieu, pour Youssouf Coulibaly, un Malien habitant à Faladié, en commune VI, de qualifier le gouvernement d’une « réunion de famille » dans sa contribution qu’il a signée dans  la parution N° 8169 du jeudi 12 juillet du journal burkinabé, « L’Observateur Paalga ».

Mali's PM Diarra speaks during a meeting with political figures from northern Mali in Bamako

Au Mali, l’échec du gouvernement fait aujourd’hui, l’unanimité. En effet, trois mois après sa mise en place,  ce gouvernement n’a inscrit aucun acte concret susceptible de redonner espoir aux Maliens ni à propos de la reconquête des deux tiers du territoire national aux mains de groupes armés dans le Nord, ni de la préparation des élections générales, encore moins de l’amélioration des conditions de vie des citoyens qui se dégradent de jour en jour, tant qu Nord qu’au Sud.

D’où l’exigence d’un gouvernement d’union nationale par les partis politiques et associations de la société civile, conformément à l’Accord-cadre du 6 avril signé entre le Médiateur de la CEDEAO et le CNRDRE. « Le gouvernement de la transition qu’un hasard fait présider par Cheick Modibo Diarra a choqué dès sa composition connue. Et pour cause ! En effet, on n’y a trouvé que du déjà vu, du déjà vécu au temps du régime défunt de Moussa Traoré, son beau-père, de la famille et l’origine régionale : Ségou ».

C’est en ces termes que Youssouf Coulibaly lève un coin du voile sur la composition de l’équipe de avant d’ajouter : « On se rendra vite compte que dans cette vie, il y a très peu de hasard. Ainsi, ce n’est finalement pas par hasard que Cheick Modibo Diarra est devenu Premier ministre ».

Petits arrangements entre copains

A en croire Youssouf Coulibaly, le Premier ministre est le beau- frère de Harouna Kanté qu’il a nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui n’est autre que l’oncle du Capitaine Sanogo. Autrement dit, la maman du Capitaine, du nom de Hawa Kanté, est la petite sœur de lait de Harouna Kanté.

C’est donc ce dernier qui a proposé, au Capitaine Sanogo, Cheick Modibo Diarra au poste de Premier ministre. Et le comble du népotisme dans la transition malienne, selon Monsieur Coulibaly, c’est la nomination de  Sidi Sosso Diarra, ancien Vérificateur général et grand frère de lait de Cheick Modibo Diarra au poste de Conseiller spécial à la Primature. Pour Youssouf Coulibaly, ce n’est pas tout, loin s’en faut. Dans son écrit, il dénonce : « le ministre de l’Administration territoriale, le jeune colonel de la junte Moussa Sinko Coulibaly emmène au gouvernement le mari de sa grande sœur Marimpa Samoura au budget (trésorier payeur de Ségou relevé pour malversation et… mis au garage) ; le ministre de la Communication, Harouna Touré est le beau frère d’une ancienne ministre de la fonction publique du Général Moussa Traoré (GMT) et est le mari de la petite sœur de lait de Lalla Sy ; le ministre de l’Economie, des finances et du budget, Tiéna Coulibaly, a occupait ce même poste sous GMT à sa chute. A croire qu’il n’y a pas de cadres pour le remplacer ».

Aussi, il fustige : « le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Moussa Léo Sidibé était le dernier PDG de l’Office du Niger à la chute du GMT. Une manière de dire qu’il est indispensable dans le développement rural du Mali ; le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Alwata Ichata Sahi, a été nommé pour la raison qu’elle est une collaboratrice d’Idy Traoré, le fils de l’es-président, Moussa Traoré qui est au cabinet du département de l’Habitat, du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme; le ministre de l’Artisanat, de la culture et du Tourisme, Mme Diallo Fadima Touré fut nommée parce qu’elle est de Ségou, voisine et camarade d’enfance du PM; le ministre du Commerce des Mines et de l’Industrie Ahmadou Touré, était notaire de Cheick Modibo Diarra dans ses activités minières; le ministre de la Santé, Soumana Makadji est lui aussi de Ségou (ami de Me Mamadou Gakou, initiateur de l’acte fondamental de la junte) et collaborateur de CMD dans le Conseil d’Administration d’Ecobank, son jeune frère est l’ami du Premier ministre; le ministre des maliens de l’Extérieur et de l’Intégration, Mme Traoré Rokia Guikine, était liée à l’UDPM (Union démocratique du peuple malien) de moussa Traoré; le ministre de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mamadou Diakité, est l’ami de l’oncle du lieutenant Konaré, le n°2 et porte parole de la junte ».

Quant au ministère des Sports, Youssouf Coulibaly dans ses allégations rumine : «  Hamèye Founé Mahalmadane, est le conseiller juridique de la junte et ami de l’oncle du lieutenant Konaré, le n°2 de la junte; le ministre de l’énergie, de l’Eau et de l’Environnement, Alfa Bocar Nafo est le protégé de GMT; le ministre de l’Equipement des Transports, du Logement et de l’Urbanisme, Mamadou Coulibaly (oncle du jeune colonel de la junte, le ministre de l’Administration territoriale) est nommé parce qu’il est le collaborateur du fils de Moussa Traoré;  le ministre Délégué chargé des réformes politiques et des Relations avec les Institutions, Mohamed Yacouba Diallo est de Ségou et ami du frère de CMD ».

Mais,  ce qui surprend Youssouf Coulibaly dans sa contribution publiée par notre confrère « l’Observateur Paalga », c’est quelques nominations qu’il qualifie de cas particulier : « Sadio Lamine Sow, ministre d’Etat, garçon de courses du Président du Faso depuis l’assassinat de Sankara, il est propulsé, à l’instigation de Blaise à la tête de la diplomatie malienne; Sidi Sossa Diarra, conseiller spécial du Premier ministre, celui-ci a eu le courage de nommer son propre grand frère de lait: du jamais vu au Mali ! », martèle-t-il. Avant d’ajouter : « Diango Sissoko, qui a été désigné conseiller spécial du PM, il a été le secrétaire général de GMT à la présidence de la République; Oumar Kanouté, Directeur de cabinet du PM avec rang de ministre, il est le dernier secrétaire général de l’UNJM du régime du Général Moussa Traoré, membre de droit du BEC de l’UDPM et actuel secrétaire général du MPR, le seul parti au Mali qui revendique l’héritage de l’UDPM de Moussa Traoré, beau-père de Cheick Modibo Diarra ».

Pour  Youssouf Coulibaly, si après tout cela, l’on veut convaincre que ce sont des hommes neufs, des technocrates et des sans-partis que Cheick Modibo Diarra a choisis dans son gouvernement, il y a de quoi s’irriter : « le gouvernement CMD, c’est la famille, Ségou, l’UDPM et la junte qui sont appelés à la table de la soupe nationale pour faire croire qu’ils peuvent résoudre le problème du Mali ! ».
La dissolution du gouvernement de transition s’impose ?
En tout cas, les choses se précisent chaque jour. Plus de quatre mois  après, le gouvernement Cheick Modibo Diarra peine à prendre sa vitesse de croisière pour mettre sur pied d’union nationale. Du Nord au Sud du pays, le temps semble s’être arrêté. L’espoir fait place au désespoir. Les caisses de l’Etat sont vides, ou presque. Au lendemain du putsch du 22 mars, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, les partenaires techniques et financiers du Mali ont suspendu l’aide budgétaire qui lui est destinée : 600 milliards CFA.

Ce n’est pas tout. Au cours de ces trois derniers mois, les trois services de l’assiette (douane, impôts, domaines) ont perdu, environ, 80 milliards CFA. Dans notre capitale, les entreprises privées baissent les rideaux, les unes après les autres. Les hôtels, les usines, les sociétés d’importation et d’exportation…mettent la clé sous le paillasson. Rien que la fermeture du Grand-Hôtel, a mis 75 travailleurs en chômage technique. En chiffre, le Mali a perdu plus de 3.000 milliards depuis le début de la crise.

Plus grave encore, le gouvernement de transition peine à faire face à ses deux missions : reconquérir les régions du Nord et préparer les futures élections générales. Une œuvre titanesque pour si peu de temps. D’où l’exigence d’un gouvernement d’union nationale par les leaders politiques et ceux de la société civile. Et ce, disent-ils, conformément, à l’accord-cadre du 6 avril entre le médiateur de la CEDEAO et le CNRDRE.

Pour contrecarrer la dissolution de son gouvernement, le Premier ministre de « pleins pouvoirs » trouve une autre astuce : la création d’un organe consultatif, regroupant les partis politiques et la société civile. Par ce geste, le Dr Cheick Modibo Diarra entend faire plaisir à la classe politique. Et du coup, lui faire oublier son projet : la dissolution du gouvernement de transition. Mais, contrairement à ce que Cheick Modibo Diarra espérait à l’issue de sa rencontre avec les leaders de la classe politique et de la société civile, la mayonnaise n’a pas pris. Ils ont émis des réserves sur le projet du Premier ministre. Déjà, le FDR et bien d’autres regroupements politiques durcissent le ton. « Il faut faire partir ce gouvernement de copains et de coquins, qui peine à sortir le pays de cette impasse », martèle la 2ème Vice présidente du FDR, Fatoumata Siré Diakité.

Par MLSIDIBE

Source : Bamada.net

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