Selon lui, dans cette logique le Mali qui est un des pères fondateurs du Mouvement Non aligné et dont la tradition diplomatique est le non-alignement est ainsi présenté comme ayant choisi le camp opposé à l’Occident. “Ce qui est totalement faux”, martèle-t-il. A l’en croire, le Mali a toujours clamé fort être disposé à coopérer avec tous les pays du monde dans le respect réciproque et sur la base des intérêts réels et effectifs des Maliens et du Mali. Et d’ajouter que la coopération avec la Russie est un choix conforme aux intérêts actuels des Maliens qui sont de se débarrasser totalement du terrorisme qui menace la survie même du pays. A ses dires, l’équipement de l’armée et la formation de nos soldats sont ainsi déclarés par tous les Maliens comme la priorité des priorités. Et il est heureux de constater que la Russie a réagi favorablement à la demande du Mali dans ce domaine alors que la réaction de nos premiers partenaires dans la lutte contre le ce fléau n’a pas été jusqu’ici conforme à nos besoins prioritaires.
“C’est donc pourquoi beaucoup d’experts indépendants pensent que volontairement ou pas, c’est la non prise en compte des priorités exprimées par le Mali, dans la lutte contre le terrorisme, par ses partenaires occidentaux qui a poussé notre pays à rechercher d’autres alternatives”, laisse-t-il entendre. De son point de vue, la coopération avec la Russie a été réactivée à cause des mauvais résultats de la coopération avec la France ainsi que par la détérioration de la confiance entre les dirigeants de nos deux pays à travers des déclarations politiquement incorrectes de part et d’autres qui ont envenimé les choses au lieu de les arranger. “Certains dirigeants français malgré l’incohérence évidente de leur position (si on considère comment le Tchad est traité) ont décidé de traiter les dirigeants de la Transition malienne de tous les maux possibles”, déplore M. Niang.
A l’entendre, l’histoire est récente et nous avons l’obligation d’être objectifs. Car, dit-il, le Mali ne cherche qu’à sortir des nombreuses difficultés qu’il rencontre actuellement dont une grande partie sont venues de l’extérieur notamment la Libye et l’Algérie.Pour l’ancien ministre, il n’est pas juste et c’est moralement incorrect de ne pas aider le Mali à s’en sortir dans la voie que les Maliens eux-mêmes ont choisie parce que ceci est surtout valable pour les pays dont les dirigeants ont fait des erreurs que tout le monde reconnaît et qui ont contribué à déstabiliser la Libye, le Mali et toute la région du Sahel. Il ajoute qu’à cause de ces erreurs, nous comptons des milliers de morts et les pays victimes dont le Mali sont obligés de consacrer une grande partie de leur budget national à des dépenses militaires en lieu et place des investissements pourtant beaucoup nécessaires à leur développement.
Il précise que la communauté Internationale qui se réduit en réalité à certaines grandes puissances est non seulement muette sur toutes ces vérités mais surtout utilise une politique des droits de l’Homme de deux poids deux mesures pour en quelque sorte punir les pays qui cherchent à s’affranchir de la domination hégémonique.
En matière de respect des droits de l’Homme, qui peut jeter la première pierre ?, s’interroge-t-il. Il répond que les droits de l’Homme sont un état d’esprit et le processus pour y arriver peut-être long. Chaque pays doit s’y engager et nous devons tous œuvrer pour leurs défenses mais gardons-nous d’en faire un instrument politique de déstabilisation de ceux qui ne sont pas d’accord avec nous. “Voilà une analyse que des citoyens africains lambda voudraient partager en espérant que Dieu donnera bonne conscience à toutes ses créatures humaines pour qu’elles œuvrent ensemble pour la création d’un monde meilleur pour tous et pour chacun de nous”, conclut-il.
Boubacar Païtao