Eviter jusqu’à 460 milliards de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, au cours des quatre prochaines décennies est bien possibles, mais demande certains sacrifices. Selon le rapport de synthèse sur les émissions et les politiques de refroidissement du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il suffit de s’engager dans des actions coordonnées en faveur du refroidissement sur le plan énergétique. Toute chose qui conduira à « l’efficacité énergétique de l’industrie du refroidissement et la transition vers des réfrigérants respectueux du climat. »
Cette politique, précise le rapport publié le 17 juillet 2020, n’est autre qu’une mise en œuvre de l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal. En effet, les adhérents à cet amendement n’ont-ils pas convenu de la réduction de la production et de l’utilisation d’hydrofluorocarbures (HFC), un gaz qui contribue au réchauffement climatique. Avec la mise en œuvre de cet amendement de Kigali, le PNUE et l’AIE estiment que d’ici 2100, le monde pourrait éviter jusqu’à 0,4 °C de réchauffement climatique. Or aujourd’hui, il s’est avéré que cette réduction est essentielle pour éviter les effets tragiques du changement climatique.
Dans le communiqué de presse accompagnant la publication de ce rapport, nous pouvons lire : « En investissant dans la relance post COVID-19, les pays ont la possibilité d’utiliser leurs ressources de manière judicieuse pour limiter le changement climatique, protéger la nature et réduire les risques de nouvelles pandémies ». En effet, faut-il rappeler que beaucoup de spécialistes ont fait le lien entre la pandémie de covid-19 et ce phénomène du changement climatique. Par contre, d’autres pensent que les expériences de coopération internationale pour juguler les effets néfastes de la covid-19 doivent servir l’humanité dans la lutte contre le changement climatique.
Selon ce nouveau rapport, le refroidissement est essentiel dans le contexte actuel. Il pourrait permettre de protéger les communautés les plus vulnérables des vagues de chaleur, assurer un approvisionnement énergétique stable et des économies plus productives, etc. La même source indique que la demande croissante de refroidissement contribue grandement au changement climatique en raison des émissions de HFC, de CO2 et de carbone noir issu de certaines sources d’énergie servant à alimenter les climatiseurs et autres équipements de refroidissement.
D’après Dr Fatih Birol, Directeur exécutif de l’AIE, « alors que les gouvernements mettent en place des plans de relance économique massifs pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise de la COVID-19, ils ont une occasion unique d’accélérer les progrès en matière de refroidissement efficace et respectueux du climat ». Et de poursuivre : « En améliorant l’efficacité du refroidissement, ils peuvent réduire le besoin de nouvelles centrales électriques, diminuer les émissions et faire économiser de l’argent aux consommateurs ».
Selon les estimations, le monde compte 3,6 milliards d’appareils de réfrigération. Le rapport précise que si ces appareils doivent être fournis à tous ceux qui en ont besoin, d’ici à 250, le monde pourrait compter jusqu’à 14 milliards d’appareils.
L’efficacité énergétique pourrait avoir de nombreux avantage en matière de lutte contre le changement climatique : meilleur accès à des systèmes de refroidissement vitaux, amélioration de la qualité de l’air et réduction des pertes et des déchets alimentaires.
Avec ce nouveau rapport conjoint, les décideurs politiques trouveront des indications précieuses susceptibles de les aider à relever ce défi du refroidissement mondial.
F.Togola
Source: Journal le Pays-Mali