En plus du ministre de l’Industrie et du commerce, Moussa Alassane Diallo, le lancement de ce projet s’est déroulé devant un parterre de personnalités parmi lesquelles on peut citer l’ambassadeur des Etats au Mali, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Le gouverneur de la région de Bougouni, le représentant du gouverneur de Sikasso ont aussi pris part à la rencontre. S’y ajoutent des producteurs mais aussi des responsables de l’USAID, de la chambre de commerce et du patronat. Pour le responsable de l’entreprise SIGEC, Diango Cissé le projet Feed the Future Mali Mangoro Yiriwa vise à renforcer les capacités des producteurs de mangue à travers des formations pour les encourager à investir dans ce domaine. Il ambitionne de mettre en place une usine de transformation des jus de mangue, des tranches et des confitures de mangue. Cette initiative selon M. Cissé a pour objectif de renforcer les capacités de la SIGEC, à assurer sa durabilité et la résilience des producteurs.
Pour M. Cissé, ce sont 12 000 producteurs d’une moyenne de 12 000 hectares qui sont visés par ce projet dans les régions de Sikasso et de Bougouni qui vont bénéficier d’une panoplie de formations techniques avec des vergers certifiés bio et aussi avec une capacité moyenne de 36 000 tonnes de mangues par an.
Pour le responsable de la SIGEC cette initiative a surtout sa raison d’être pour la simple raison que quand les producteurs vendent leurs produits, ils doivent faire le tri avec le premier choix qui est convoité et le second laissé avec les producteurs.
“Avec le projet, les mangues de premier et de second choix seront toutes valorisées. Cela va permettre non seulement d’augmenter les revenus de l’entreprise SIGEC mais aussi du producteur de 20 à 30%. Il permettra la création de 50 emplois directs et 300 emplois indirects”, a assuré M. Cissé.
S’agissant de l’ impact socio-économique, M. Cissé, d’affirmer que le projet permettra d’augmenter les revenus des producteurs locaux, réduire le chômage dans les zones rurales, promouvoir l’employabilité des jeunes et des femmes, améliorer le rendement des agriculteurs par l’introduction de nouvelles techniques de plantation…
L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Mali Rachna Korhonen a salué la mise en œuvre de ce projet qui est selon elle une initiative du gouvernement américain contre la faim et l’insécurité alimentaire dans le monde. “Le gouvernement américain travaille main dans la main avec les pays partenaires comme le Mali pour développer leur secteur agricole et briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim. L’initiative Feed the future vise à nourrir et à créer des opportunités importantes pour une nouvelle génération de jeunes pour un monde plus stable. L’agriculture est la pierre angulaire de l’économie du Mali. Environ 80% de la population dépend de ce secteur, à la fois pour se nourrir et comme activité génératrice de revenus” a précisé la diplomate américaine. Elle a soutenu que Feed the Future investit au Mali pour améliorer les pratiques agricoles et lutter contre la malnutrition et les mauvaises habitudes alimentaires, créer des opportunités économiques.
“Cela contribue à renforcer la résilience des personnes et des systèmes face aux chocs de plus en plus fréquents au Mali”, a-t-elle assuré.
Selon elle, leur pays a soutenu plusieurs projets dans ce domaine, notamment Sene Yiriwa, Sugu Yiriwa, Anka Jiko, Yarnude et Mali Mangoro Yiriwa. Et ce dernier projet, mis en œuvre par l’entreprise SIGEC est d’une importance capitale pour la mission Américaine au Mali. “D’un coût total de plus de 2,7 millions de dollars (soit plus 1,5 milliards de Francs CFA), le projet est co-financé par l’USAID et SIGEC. Le succès de ce partenariat nous permettra d’étendre cette nouvelle approche à grande échelle et de faire réellement du secteur privé le moteur du développement de l’Agriculture durable”, a t-elle déclaré. Avant de réaffirmer l’accompagnement du gouvernement américain aux secteurs privés pour la promotion de l’agriculture durable au Mali.
Le ministre de l’Industrie et du commerce Moussa Alassane Diallo, a apprécié ce partenariat public privé qui rentre dans le cadre du développement endogène. “Le développement économique durable, la croissance économique se fera avec l’industrie ou ne se fera pas. Dans cette dynamique, la transformation de notre production agricole fera le développement économique du Mali ou ne se fera pas. Que cela soit clair pour tout le monde, c’est par l’agriculture que le Mali va se développer ; il ne s’agira pas seulement de produire mais aussi de transformer”, a conseillé le ministre.
Il a révélé que notre pays a un potentiel de production de 575 000 tonnes par an, toutes variétés confondues, seul 10% sont exploités et a généré 8 milliards de FCFA dans le domaine des exportations en 2023. Le ministre a aussi cité les contraintes du secteur qui ont pour noms : faible capacité de production, le manque d’équipement, le changement climatique, le manque de financement…Il s’est dit convaincu que la mise en œuvre de ce projet sera d’une importance capitale pour tous les acteurs. C’est pourquoi, il a invité les producteurs et l’entreprise SIGEC à plus de dévouement afin que les défis liés à la filière à savoir la professionnalisation des acteurs, l’accroissement de la production, la transformation ainsi que la promotion du label Mali soient surmontés. Aussi, il a au nom du président de la Transition le chef de l’Etat remercié les partenaires techniques et financiers qui ont apporté les appuis à la filière mangue, notamment la Banque mondiale, le cadre intégré, la coopération allemande et surtout l’USAID dont les différents appuis ont permis d’atteindre des résultats probants dans la filière manque.
17 Kassoum Théra
Source : Aujourd’hui-Mali