François Hollande termine ce mardi 15 octobre sa visite officielle en Afrique du Sud. Le président français était ce matin à Soweto, dans la banlieue de Johannesburg pour y visiter notamment l’ancienne maison de Nelson Mandela, une maison transformée en musée. Un François Hollande manifestement très ému.
Le président français a passé une heure et demie dans le township de Soweto, le berceau de la lutte contre l’apartheid. C’est ici que vivait Nelson Mandela, jeune militant du Congrès national africain (ANC), avant qu’il ne soit arrêté et envoyé en prison à Robben Island.
Le président français a visité cette maison de Nelson Mandela, qui est aujourd’hui un musée. Il s’agit d’une maison vraiment modeste en briques avec juste deux pièces et des photos aux murs, un peu à l’image de toutes les autres maisons dans le quartier. En sortant, le président était visiblement touché. « C’est émouvant de venir ici, à Soweto, a-t-il dit à la presse. Soweto où, il y a quarante ans, les gens mourraient pour leur liberté, pour leur dignité ».
Avant cela, le président Hollande a visité, à quelques mètres de là, le musée d’Hector Pieterson, un enfant de 12 ans tué tout au début des émeutes de Soweto, en 1973. La photo de son corps porté par un jeune du quartier avait fait le tour du monde et avait servi à ouvrir les yeux sur la communauté internationale sur la violence de l’apartheid.
Les habitants de Soweto surpris et fiers
Il y avait beaucoup de monde à l’extérieur de la maison de Mandela, des habitants du quartier qui sont venus voir, étonnés par l’important service de sécurité et surtout par tous les journalistes qui accompagnaient le président. Des habitants de Soweto fiers aussi qu’un président vienne jusqu’ici pour visiter le lieu de la lutte contre la domination blanche, pour visiter la maison de Mandela qui est un héros en Afrique du Sud et encore plus à Soweto. Et puis, ils étaient tout simplement contents que des gens n’oublient pas ce qui s’est passé dans ce pays, notamment sur les violences de l’apartheid.
François Hollande s’inspire de la lutte anti-apartheid
Le prédécesseur de François Hollande – l’ancien président Nicolas Sarkozy – avait passé trois jours en Afrique du Sud, en 2008, alors que l’actuel chef de l’Etat n’y est resté qu’un jour et demi, sans se rendre à Robben Island, la prison de Nelson Mandela.
Cependant, François Hollande s’est posé en héritier de la lutte anti-apartheid, en échos à l’actualité française. La victoire du Front national, à Brignoles, dimanche, a pu parasiter son déplacement mais elle lui a aussi permis de délivrer un message républicain à l’heure où l’extrême droite française monopolise l’agenda politico-médiatique. Un message inspiré par la lutte anti-apartheid – « On n’en a jamais terminé avec le combat pour la liberté et l’égalité » – pour ce qu’il appelle « le vivre ensemble ».
Pour le reste, François Hollande confirme sa conversion africaine. Lui – qui ne connaissait pratiquement pas le continent, avant son élection – c’est l’effet Mali et cette volonté désormais martelée d’aider les Africains à assurer eux-mêmes leur propre sécurité. François Hollande, à cet égard, ne veut pas seulement parler à l’Afrique francophone mais à tous les pays ; sortir du pré-carré et espérer ainsi échapper au procès en néocolonialisme.