A la première question – pourquoi l’Afrique anglophone est-elle bien plus dynamique que l’Afrique francophone ? – répond une littérature à la fois abondante et unanime. C’est aux questions suivantes que les choses se compliquent : que fait la France ? Pourquoi est-elle si dramatiquement absente des pays anglophones ? S’est-elle « trompée d’Afrique »?
Le sujet semble délicat, voire tabou. Du côté de l’exécutif, c’est même le déni. « La France est présente partout et nous avons des relations tout aussi fortes côté anglophone », entend-on dans l’entourage de François Hollande, qui revient d’Afrique du Sud. Le président français entretient les meilleures relations avec son homologue nigérian, Goodluck Jonathan, au point de songer, dit-on, à Abuja et à Lagos pour un prochain déplacement africain.
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Cela, pourtant, ne convainc pas une poignée de diplomates qui tentent depuis des décennies d’élargir la présence française au-delà du pré carré francophone, les « pays du champ » – selon l’expression gaullienne –, qu’ils qualifient aujourd’hui encore de « marigot pour les combines de la Françafrique », de territoire « arriéré » ayant vécu de sa proximité politique avec les élites françaises et de l’aide au développement obtenue à force de « jérémiades ».
« Il ne faut pas confondre notre héritage colonial et nos relations sentimentales avec les exigences st…
SOURCE : le monde