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France: François Hollande en Turquie pour réchauffer les relations bilatérales

François Hollande entame ce lundi 27 janvier une visite d’Etat de deux jours en Turquie, la première dans le pays depuis 22 ans pour un président français. Un déplacement qui s’annonce délicat sur fond de relations bilatérales houleuses et alors qu’une profonde crise politique secoue actuellement le pouvoir à Ankara. Le chef de l’Etat va tenter de rallumer un peu la flamme diplomatique et économique entre les deux capitales. Pas moins de sept ministres ainsi qu’une importante délégation de chefs d’entreprises font partie du voyage.

francois hollande

Avec notre envoyé spécial à Ankara, Guillaume Naudin

C’est une visite d’Etat, c’est-à-dire, ce qui se fait de plus important sur le plan protocolaire. Et cela fait 22 ans que cela n’était pas arrivé, autrement dit depuis François Mitterrand.

D’un socialiste à un l’autre, il s’agit donc de reprendre le fil d’une relation qui s’est compliquée ces dernières années, notamment sur la question de l’adhésion éventuelle de la Turquie à l’Union européenne, ou encore celle du génocide arménien, dont le centenaire arrive en 2015, sans compter une situation politique intérieure turque qui s’est tendue ces derniers temps. Comme le souligne Jean Marcou, professeur de sciences politiques à Grenoble, spécialiste de la Turquie.

Depuis juin dernier,la Turquie a connu une vague de manifestations importantes à Istanbul, et dans la plupart des grandes villes et depuis la fin de l’année, un scandale de corruption qui provoque des conflits au sein de l’Etat.

Mais le but n’est certainement pas de soulever la poussière qui est sous le tapis, car il y a aussi des questions urgentes à évoquer. La situation en Syrie par exemple, avec laquelle la Turquie partage une frontière et dont elle accueille de nombreux réfugiés.

Et puis il y a ce qui rapproche, ou ce qui pourrait rapprocher deux pays qui se sont un peu éloignés. Dommage lorsque l’on sait que le PIB turc par habitant a doublé depuis un peu plus de 10 ans provoquant l’émergence d’une classe moyenne dont les besoins en infrastructures de transports ou d’énergie sont énormes et que les entreprises françaises de la délégation se feraient une joie de satisfaire.

Le président de la République aimerait sans doute que l’on parle de son action économique. Surtout le jour de la publication des chiffres du chômage pour le mois de décembre. Même s’ils n’étaient pas bons, il y a fort à parier que Président célibataire préférerait parler de ce dossier plutôt que de sa vie personnelle qu’il a tenté de clarifier, du moins en partie cette dernière fin de semaine.

La Turquie attend une amélioration de ses relations avec la France au moment où elle tente de relancer sa candidature à l’Union européenne.

Le cas de Pinar Selek

L’objectif du voyage de François Hollande étant de réchauffer les relations, plutôt houleuses, entre la Fance et la Turquie, il y a donc peu de chances que le chef de l’Etat français aborde les sujets qui fâchent, en tout cas en public. Reste donc le cas de Pinar Selek, une sociologue qui a obtenu l’asile politique en France et dont Ankara demande l’extradition.

Pinar Selek a été condamnée, en janvier 2013, à une peine de prison à vie pour avoir participé à un attentat contre un site touristique d’Istanbul, ayant fait 7 morts en 1998. Une affaire dans laquelle elle se retrouve impliquée après avoir refusé de donner à la police les noms de rebelles kurdes qu’elle avait rencontrés dans le cadre de ses recherches sur les minorités marginalisées.

Pour Jean-Pierre Djukic, porte-parole du comité de soutien universitaire à la sociologue, Pinar Selek est un cas emblématique : « C’est un signal qu’on envoie qui est extrêmement fort en direction de la communauté scientifique en Turquie pour lui signifier qu’il y a un certain nombre de sujets interdits ou de sujets sur lesquels, soit il ne faut pas enquêter, soit ne faut pas effectuer de recherches, ou soit les effectuer en acceptant de coopérer avec les autorités de l’Etat. »

Pour Jean-Pierre Djukic, François Hollande doit refuser toute demande d’extradition : « C’est le premier acte que François Hollande peut remettre. La deuxième chose, c’est que le président français peut tout à fait agir pour mettre un terme à cette entreprise de pénalisation et agir indirectement pour son acquittement définitif. »

Reste que le comité de soutien à la sociologue Pinar Selek se dit très réservé sur l’issue de la visite de chef de l’Etat François Hollande en Turquie.

Source: RFI

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