Le Forum économique mondial, rendez-vous prisé des grands patrons et des principaux dirigeants de la planète, ouvre ses portes ce mercredi 22 janvier à Davos, petite station de sport d’hiver des Alpes suisses. Plus de 1 500 dirigeants d’entreprises et une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Britannique David Cameron, la Brésilienne Dilma Rousseff, le Nigérian Goodluck Jonathan ou encore l’Iranien Hassan Rohani sont attendus pour quatre jours de débats sur les moyens de « remodeler le monde », un monde qui se remet lentement d’une crise sans précédent.
Avec notre envoyée spéciale, Mounia Daoudi
Un vent d’optimisme souffle cette année sur Davos et son 44e forum. L’économie mondiale commence enfin à se relever des crises qui se sont succédé depuis la faillite, en 2008, de la banque américaine Lehmann Brothers.
Un optimisme prudent toutefois car, si le pire semble derrière nous, les préoccupations sont nombreuses. Les économies émergentes, qui ont longtemps tiré la croissance mondiale, sont aujourd’hui fragilisées. En Europe, la reprise est molle, le chômage galopant et le risque de déflation bien réel. La fin programmée de la très accommandante politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FED) inquiète, et au Japon, l’absence de réformes structurelles ne laisse présager rien de bon.
Autant de sujets de débats pour les quelque 2500 participants attendus à Davos. Ce forum acquis au libéralisme se penchera également – et c’est une première – sur l’accroissement des inégalités de richesses, perçu comme un facteur de risque majeur. Les révolutions arabes sont là pour le rappeler si nécessaire.
L’ONG Oxfam a ainsi calculé que les 85 personnes les plus riches de la planète détiennent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit trois milliards et demi de personnes.
L’Afrique, « une économie prometteuse »
L’Afrique sera bien représentée cette année encore, et notamment l’Afrique du Sud, principale puissance économique du continent. Jabulano Moleketi est le président de la Banque de développement de cet Etat. C’est son premier Davos.
« Je viens d’Afrique. Nous faisons partie de ces énonomies émergentes, avec de nombreux défis à relever. Parmi ces défis, il y a le problème de la stabilité des marchés financiers. Quant un grand pays comme les Etats-Unis, décide de changer sa politique monétaire, cela a des implications, particulièrement en Afrique du Sud, qui a longtemps bénéficié d’importants flux de capitaux et d’argent pas cher », constate Jabulano Moleketi.
« Les économies développées doivent elles aussi s’interroger sur l’environnement financier et faire des projections à moyen terme, prévient l’économiste. C’est ce que j’attends de ce forum. Je suis ici pour l’Afrique bien sûr. C’est une économie à croissance, sans doute la plus prometteuse de ce XXIe siècle. Et nous sommes ici pour comprendre ce que les gens disent de l’Afrique, et nous sommes aussi ici pour leur raconter des succès, et leur montrer qu’il y a des opportunités d’investissement sur le continent », conclut, optimiste, le dirigeant sud-africain.
rfi