Mme Laimdota Straujuma, 62 ans, sera la première femme à diriger le gouvernement en Lettonie, après le feu vert donné mercredi par le Parlement à ce nouveau cabinet de centre droit.
L’investiture de son gouvernement a été approuvée par 64 députés, contre 27 et moins deux abstentions.
Mme Straujuma a promis au Parlement de poursuivre la politique économique d’austérité de son prédécesseur Valdis Dombrovskis pendant les neuf mois qui restent jusqu’aux élections législatives d’octobre.
“Le gouvernement sera professionnel et plein d’enthousiasme. Nous sommes prêts à travailler dur et sérieusement”, a-t-elle déclaré.
Les médias comparent volontiers Mme Straujuma à la chancelière allemande Angela Merkel, à cause d’une certaine ressemblance physique, d’un âge comparable et d’une même expérience de jeunesse derrière le Rideau de fer.
Mme Straujuma se dit “profondément flattée par la comparaison avec l’une des femmes les plus puissantes au monde”.
Connue pour son rire spontané et sa coiffure peu soignée, elle s’est laissée convaincre depuis sa nomination à se donner un nouveau “look”.
Cependant, elle aura besoin de toutes les compétences de négociation comparables à celles de Mme Merkel pour conduire son gouvernement dans les mois à venir.
“Son principal atout est d’être compétente, très estimée par ceux qui ont travaillé avec elle auparavant, et qu’elle s’entend bien avec les gens. Sa principale faiblesse, c’est qu’elle n’est pas un politicien et peut être perdue lorsque les intérêts des partis politiques entrent en jeu”, estime l’analyste politique Iveta Kazoka.
Elle devra diriger une large coalition composée par quatre des cinq partis présents au Parlement et disposant d’une majorité confortable de 66 sièges sur 100, dont six députés indépendants.
Ministre de l’Agriculture sans étiquette depuis 2011, elle est devenue début janvier la candidate officielle du parti Unité du Premier ministre sortant Valdis Dombrovskis. La coalition comprend en outre le parti de la Réforme et l’Alliance nationale, et un nouveau venu, le petit parti des Verts et des Fermiers (ZSS).
Les députés de l’opposition estiment que le nouveau gouvernrment est voué à l’échec. La pousuite de la politique du cabinet précédent est “un chemin (..) qui va tuer l’économie”, a déclaré Igors Pimenovs, député du Centre de l’Harmonie, parti pro-russe de gauche.
Pays européen le plus durement frappé par la récession en 2008-2009, la Lettonie — 2 millions d’habitants — a réussi, à coup de mesures draconiennes, à sortir son économie de la crise pour devenir le 18e membre de la zone euro au 1er janvier, une réussite saluée par le FMI.
Dune croissance zéro en 2010, la Lettonie arrive en tête des 28, avec une hausse de son PIB de 5% en 2011, comme en 2012, et une croissance attendue de plus de de 4% en 2013.
Parmi les problèmes à résoudre, restent la réduction du déficit public, la baisse du chômage et l’amélioration de la compétitivité.
Le pays respecte néanmoins tous les critères de Maastricht, affichant une inflation annuelle moyenne de zéro en 2013. Le déficit des finances publiques attendu l’an dernier devrait se chiffrer à 1,5% et la dette publique à 42% du PIB.
© 2014 AFP