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Financement de la force du G5 Sahel: la contribution et les réserves américaines

Un bailleur de fonds supplémentaire pour la force du G5 Sahel. Les États-Unis se sont engagés, lundi dernier, à apporter jusqu’à 60 millions de dollars d’aide au G5 Sahel, force conjointe de lutte contre le terrorisme. C’est du moins, ce qu’a annoncé le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, juste avant l’ouverture de la réunion de niveau ministériel portant sur les moyens par lesquels la communauté internationale peut soutenir l’opérationnalisation de la Force commune du G5 Sahel, créé par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad pour affronter les menaces sécuritaires croissantes qui impactent la région.

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Le Conseil de sécurité a tenu lundi une réunion de niveau ministériel portant sur les moyens par lesquels le Conseil de sécurité peut soutenir l’opérationnalisation de la Force commune du G5 Sahel, créée par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad, pour affronter les menaces sécuritaires croissantes qui impactent la région, notamment le terrorisme ainsi que le trafic des êtres humains et des drogues.

Soutien indispensable
En lançant les travaux, auxquels ont pris part, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian ; le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Secrétaire général de l’ONU a appelé les quinze membres du Conseil de sécurité « à faire preuve d’ambition » et à apporter à la force du G5 Sahel un soutien « indispensable » politique, matériel et opérationnel à la hauteur des défis.
« La situation dans le Sahel nous interpelle tous », a affirmé António Guterres devant le Conseil, soulignant qu’il appelait à un partenariat « gagnant-gagnant : un cadre de responsabilité partagée qui formaliserait nos obligations mutuelles, en vue de remédier aux causes profondes de la crise ».
Quatre options ont été proposées dans le rapport du Secrétaire général sur la question du soutien à la Force commune du G5 Sahel, deux qui impliquent la création d’un bureau d’appui des Nations Unies et deux qui proposent un appui de la MINUSMA, la mission onusienne existante au Mali.
« Le temps joue contre nous », a poursuivi M. Guterres, en soulignant l’urgence d’aligner les efforts afin de juguler les causes profondes de l’instabilité dans la région. Il a estimé que la création de la Force conjointe démontrait la volonté des pays du G5 Sahel de coopérer étroitement afin de faire face, ensemble, à la menace.
« Nous avons l’opportunité aujourd’hui de les soutenir et ensemble d’inverser le cours des évènements. »
Le ministre des Affaires étrangères et actuel président du groupe des ministres du G5 a salué l’engagement du Secrétaire général de l’ONU, ainsi que les propositions dans son rapport, dont la première option pour un appui des Nations Unies mandatée par le Conseil.

Réponse collective face à l’urgence
« En plus de la question du financement la Force aura également besoin d’appui dans les domaines de la réalisation d’infrastructures, des moyens d’information et de communication, du matériel de lutte contre les engins explosifs, de la formation, de capacité médicale et d’évacuation sanitaire, ainsi que de transport aérien et terrestre », a déclaré Abdoulaye Diop, avant d’appeler les quinze à apporter leur appui dans les meilleurs délais.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, qui s’exprimait en sa qualité de président du groupe des ministres du G5, a salué l’analyse et les recommandations contenues dans le rapport sur l’opérationnalisation et les activités de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S). Il a souligné l’urgence du soutien à cette force compte tenu de la menace sécuritaire qui continue de peser sur les cinq États du Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad), en invitant à y apporter une réponse collective.
La Force conjointe du G5 Sahel est endossée par l’Union africaine et bénéficie du soutien du Conseil de sécurité, a-t-il souligné, en rappelant que ses actions ont pour vocation d’être complémentaires de celles des autres forces déjà présentes dans la région, notamment la MINUSMA et l’opération française Barkhane. Estimant que la montée en puissance de la Force conjointe permettra de faciliter la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA, il a expliqué que le concept stratégique des opérations de la Force prévoit des mécanismes de coordination et d’articulation entre la Mission des Nations Unies et cette opération africaine de paix.

Des progrès considérables
Le ministre Diop a fait état de progrès considérables réalisés par les États du G5 Sahel dans le processus de déploiement de la Force conjointe, avec l’accompagnement de l’Union africaine et le soutien de ses partenaires, et cela malgré plusieurs défis. À ce titre, il a indiqué que le quartier général de la Force, qui se trouve à Sévaré a été inauguré le 9 septembre 2017, ce que les membres du Conseil de sécurité ont pu constater de visu lors de leur récente visite au Mali. Le poste de commandement (PC) du secteur centre de la Force est également prêt à Niamey, au Niger, et les dispositions sont en cours pour l’établissement des PC du secteur est à Wour, au Tchad, et du secteur ouest à N’beiket, en Mauritanie.
Le ministre a également souligné la mobilisation des troupes nécessaires aux bataillons et leur équipement sur fonds propres au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
« Cependant, pour atteindre sa pleine capacité opérationnelle, d’ici à mars 2018, la Force conjointe aura besoin d’un soutien bilatéral et multilatéral conséquent en vue de la mobilisation des ressources pérennes et prévisibles », a-t-il poursuivi en expliquant que « c’est tout le sens de notre demande en faveur du soutien multilatéral, y compris à travers les Nations Unies ». Il a rappelé à cette occasion qu’un budget de 423 millions d’euros avait été établi « sur la base d’une évaluation réaliste et objective des besoins de la Force », avant d’encourager tous ses partenaires à participer à la Conférence internationale sur la sécurité et le développement au Sahel, prévue le 14 décembre 2017, à Bruxelles.
« En plus de la question du financement, la Force aura également besoin d’appui dans les domaines de la réalisation d’infrastructures, de moyens d’information et de communication, de matériel de lutte contre les engins explosifs, de formation, de capacités médicales et d’évacuation sanitaire ainsi que les transports aériens et terrestres », a encore précisé M. Diop.

La mobilisation des ressources
Se félicitant de l’engagement du Secrétaire général à contribuer à la mobilisation des ressources et de l’appui à la Force conjointe, le Président du G5 Sahel a appelé le Conseil de sécurité à en faire de même dans les meilleurs délais. Il est disposé à mettre en place un mécanisme de gestion transparente des moyens et des ressources, en restant ouvert à toute proposition visant à renforcer l’architecture institutionnelle et la consolidation des capacités de planification et de coordination de la FC-G5S, y compris l’affectation d’experts de l’ONU auprès du Secrétariat permanent du G5 Sahel.
Le Président du G5 Sahel a également expliqué qu’à côté du volet sécuritaire, le G5 Sahel accorde une priorité importante aux questions de développement, de bonne gouvernance et de résilience des populations. Le déploiement de la Force vise tout simplement à créer les conditions du développement, de la sécurité et de la paix durables dans la région, a-t-il affirmé. C’est tout le sens du Programme d’investissements prioritaires (PIP) du G5 Sahel et de l’Alliance pour le Sahel, a précisé M. Diop.
Pour sa part, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, Jean-Yves Le Drian, qui a présidé la réunion, a notamment affirmé que l’initiative des pays du G5 Sahel est « la bonne réponse » face aux défis que connait la région. Il a appelé les quinze à être « ambitieux, mais aussi pragmatiques et réalistes » et à apporter un soutien à la Force « dès aujourd’hui ».
« L’essentiel est de bien débuter, d’accompagner la montée en puissance initiale de la force conjointe. Il nous reviendra de faire ensuite avec le G5 un bilan d’étape et de décider de faire évoluer ce soutien en fonction des résultats obtenus sur le terrain par nos partenaires », a dit le ministre français.

Écrire l’histoire avec le G5
« Mais ne manquons pas cette première étape, celle où l’histoire qui s’écrit avec le G5 nous donne rendez-vous dès aujourd’hui », a précisé Jean-Yves Le Drian, « Nous devrons avoir apporté notre soutien à la Force conjointe d’ici la conférence de soutien a la planification qui pourrait se tenir à Bruxelles le 14 décembre prochain ».
« Pour vaincre le terrorisme, il faut s’assurer que les organisations terroristes ne bénéficient d’aucun refuge sur aucun continent. Dans cette optique, sous réserve de l’issue des consultations avec le Congrès, les États-Unis s’engagent aujourd’hui à soutenir pour un montant pouvant atteindre 60 millions de dollars les efforts antiterroristes de la Force conjointe du G5 Sahel », annoncé le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, dans un communiqué rendu public, juste avant l’ouverture de la réunion de niveau ministériel.
Selon le secrétaire d’État américain, ces fonds vont «renforcer nos partenaires régionaux dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité» face au groupe djihadiste État islamique et aux autres «réseaux terroristes». «C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir», insiste le chef de la diplomatie américaine.
Tout en confirmant, au cours de la réunion, la contribution annoncée de son pays au titre de l’aide bilatérale, la déléguée des États-Unis au Conseil de sécurité, Mme NIKKI R. HALEY, a néanmoins souligné l’importance et la nécessité de la pleine appropriation de la Force conjointe par les pays du G5 Sahel.
« Nous avons des réserves concernant la proposition consistant à confier à la MINUSMA des tâches nouvelles, alors que celle-ci fait déjà face à des défis de taille dans l’exécution de son mandat », a-t-elle indiqué.

Les réserves américaines
La déléguée américaine dit également nourrir des « réserves sérieuses » s’agissant de l’utilisation de ressources onusiennes pour appuyer l’exécution de tâches non onusiennes.
« Parce que la communauté internationale ne peut pas abandonner les populations sahéliennes à leur sort », a indiqué Mme Haley, qui a par ailleurs souligné la nécessité de consolider les gains sécuritaires par des efforts visant à promouvoir une bonne gouvernance.
« Mon pays continuera d’œuvrer avec le G5 Sahel pour identifier les besoins de la Force conjointe et calibrer notre appui », a-t-elle affirmé en faisant observer que « le sort du Sahel est entre les mains des pays de la région », a-t-elle rassuré.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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