Les leaders des partis politiques d’opposition de notre pays se sont réunis hier, au siège du parti Fare, pour préparer la feuille de route de leur marche avortée du 23 avril 2016. Faut-il rappeler que ladite marche avait été reportée pour cause de maladie du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Lui qui, après une dizaine de jours de séjour médical en France, est de retour au bercail depuis le dimanche dernier.
Face à la ‘’mal gouvernance’’, la ‘’mauvaise gestion’’ de la crise du nord, la ‘’corruption’’ et l’installation des autorités intérimaires, les partis politiques d’opposition avaient envisagé d’organiser une marche de protestation le samedi 23 avril dernier. Afin de mieux s’organiser pour faire entendre leur voix, les leaders de l’opposition, au cours de leur rencontre d’hier au siège des Fare de Modibo Sidibé, ont décidé à l’unanimité de se donner rendez-vous dans les prochains jours, afin de choisir la date exacte de leur marche. Mais bien avant cela, ils ont pu écouter les conclusions de la commission ad’hoc qui a été mise en place après le report de cette marche du 23 avril. La prochaine rencontre des partis de l’opposition concernera les présidents des partis politiques qui auront la lourde mission de fixer une date consensuelle à laquelle l’opposition aura à battre le pavé. Présent à la rencontre d’hier, Salikou Sanogo, 1er vice-président de l’URD, dira que cette rencontre des responsables de l’opposition a permis de faire un tour d’horizon de l’actualité nationale du Mali. Et qu’ils retournent à leurs bases respectives afin d’échanger avec les autres membres de leurs différents bureaux politiques sur la conduite à tenir. Quand on sait qu’ils avaient renoncé à la marche du 23 avril pour exprimer leur compassion au président Ibrahim Boubacar Kéita, qui était hospitalisé à l’hôpital Valls de Grace de Paris après avoir été opéré d’une tumeur bénigne au cou. Donc, après cette grâce accordée au Chef de l’Etat pour raison de santé, l’opposition décide de revenir à la charge. Mais pour ce faire, elle décide d’approfondir la réflexion afin de mieux planifier sa marche. Surtout qu’après que l’opposition ait saisi la Cour Constitutionnelle suite à l’adoption de la loi portant modification du Code des Collectivités qu’elle juge anticonstitutionnelle, la majorité parlementaire ne s’est pas faite prier pour réagir en affirmant que cette loi n’est ni anticonstitutionnelle ni porteuse de germe de partition du pays.
A noter que l’opposition républicaine, avec trois principaux sujets en main, à savoir la saisine de la Cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité de la mise en place des autorités intérimaires au nord; les raisons de son boycott du Cadre de concertation et l’organisation d’une marche de protestation contre ce qu’elle appelle les dérives de la gouvernance du régime IBK, n’est pas prête de lâcher prise.
Cette marche tient à cœur l’opposition pour la simple raison qu’elle sera une tribune pour dénoncer et alerter le sommet de l’Etat sur les dérives qui caractérisent la gouvernance. Car les choses vont de mal en pis et l’opposition ne baissera pas les bras afin de ne pas laisser le pays sombrer dans le chaos. Les jours à venir nous en diront un peu plus sur cette marche, sans oublier la réaction que les autorités du pays vont donner comme suite à cet ultimatum de l’opposition.
Cette rencontre a enregistré la présence de Modibo Sidibé des Fare, Nouhoum Togo du Pdes, Djiguiba Keïta dit PPR du Parena, Amadou Koïta du PS-Yelen Kura, Salikou Sanogo de l’URD, Seydou Keïta dit Martin du parti Jama La Lumière, etc.
Affaire à suivre !
Paul N’GUESSAN
Source : Le Prétoire