Discrets ou flambeurs, élus ou nommés à de hautes fonctions, ambitieux ou modestes, ces trentenaires et quadragénaires sont tous des hommes d’influence.
Karim Keïta n’aime pas être comparé à Karim Wade. Certes, il a – outre le prénom – des points communs avec le Sénégalais. Tous deux ont passé une bonne partie de leur jeunesse à l’étranger et ne manquent pas d’ambition. Tous deux, surtout, ont fait leur entrée sur la scène politique après l’élection de leurs pères à la fonction suprême. Mais l’entourage du Malien rappelle que Keïta, contrairement à Wade, n’a pas attendu d’être nommé à un poste de conseiller pour prendre la lumière. Certes, quand Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a remporté la présidentielle, en août, c’était le rôle que lui prêtaient les observateurs. Mais il compte faire ses preuves en tant que député.
Le 15 décembre, malgré l’opposition de son père, qui voyait d’un mauvais oeil son engagement en politique, et les attaques de ses adversaires, qui n’ont cessé de dénoncer son parachutage, il a en effet été élu sous la bannière du parti d’IBK (dont il n’a pas la carte) lors du second tour des législatives à Bamako. « Lui a dû mettre les mains dans le cambouis pour se faire un prénom », glisse l’un de ses proches. Ce que la presse malienne a appelé prendre « l’escalier plutôt que l’ascenseur ». Jusqu’ici, celui qui est rentré au pays en 2006 après des études en Belgique et au Canada et a, depuis, créé deux sociétés (une de location de voitures, une autre de conseil aux investisseurs) s’était surtout fait remarquer pour son sens des affaires.