La plupart des fausses couches surviennent au premier trimestre et concerne 15 % des grossesses. Pour comprendre le phénomène nous avons approché docteur Sogoba Seydou gynécologue obstétricien à l’hôpital de Tombouctou.
Selon Dr. Sogoba la fausse couche “est une interruption spontanée de grossesse qui survient au cours des 5 derniers mois. Elle correspond à un arrêt spontané de la grossesse avant la 22e semaine d’aménorrhée (soit environ 5 mois), date de viabilité du fœtus, et se produit pendant le premier trimestre de grossesse. C’est une situation fréquente, qui touche environ 15 % des grossesses. Le plus souvent, elle est unique et ne compromet pas le devenir de la mère et les futures grossesses. Mais parfois aussi la qualité du sperme du mari peut être à l’origine de fausses couches à répétition. Dans ce cas, il faudra effectuer un spermogramme.
La fausse couche est due le plus souvent à une anomalie de développement du fœtus. L’embryon présente des anomalies chromosomiques qui stoppent le plus souvent le développement normal du fœtus.
La plupart des fausses couches sont inexpliquées, et résultent d’une conjonction de facteurs biologiques, infectieux et psychologiques. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas prouvé que la fatigue ou le stress soient parmi les causes.
Certaines fausses couches sont spontanées, isolées et complètement accidentelle. Dans 80 % des fausses couches, l’œuf (clair) comporte des anomalies chromosomiques et n’est donc pas viable. D’où un arrêt spontané de la grossesse.
Selon certaines hypothèses, la plus probable est que l’embryon présenterait des anomalies chromosomiques qui stopperaient son développement normal et aboutiraient à son expulsion. Et ce risque de survenu d’une anomalie chromosomique augmente avec l’âge de la mère.
On assiste à des fausses couches répétées dues à une malformation, par exemple de l’utérus, ou à une insuffisance hormonale. Il faut donc rechercher la cause afin d’éviter une nouvelle fausse couche. De nombreuses études ont démontré que trop de stress ou des charges trop lourdes pouvaient également la favoriser.
“Nous distinguons généralement la fausse couche précoce qui intervient avant la 14è semaine d’aménorrhée ; elle concerne plus de 10 % des grossesses ; la fausse couche tardive qui survient entre la 14ème et la 22ème semaine. Elle concerne moins de 1 % des grossesses. Enfin, la fausse couche isolée ; la femme enceinte fait une seule fausse couche puis a des grossesses normales ; et les fausses couches à répétition : la femme enceinte présente au moins trois fausses couches spontanées consécutives avant 14è semaines d’aménorrhée. Ainsi cette situation concerne 1 à 5 % des femmes“, explique Dr. Sogoba.
Un saignement vaginal en début de grossesse n’annonce pas toujours une fausse couche, car un quart des femmes enceintes présentent un saignement au cours du premier trimestre et poursuivent leur grossesse normalement. Mais si le saignement est accompagné de douleurs, il s’agit plus probablement d’une fausse couche.
“Il est possible de l’éviter en mangeant des aliments équilibrés, cesser l’automédication. Et dès les premiers saignements, une consultation médicale s’impose. Seul le médecin pourra en déterminer la cause. Après une fausse couche, tout rentre normalement dans l’ordre assez rapidement. Médicalement, une nouvelle grossesse est donc possible à partir du moment où vos règles sont revenues“, conclut Dr. Sogoba.
Aïchatou Konaré
Mali Tribune