La pauvre dame s’était cru sauvée par un coup de chance incroyable. Mais elle a du déchanter très vite
Nous avons dans ces colonnes souligné à plusieurs reprises l’inventivité des malfrats. Ceux-ci démontrent une étonnante faculté à s’adapter à l’air du temps et à repérer les nouvelles opportunités. Les plus aguerris d’entre eux savent en effet qu’il faut savoir à un moment donné s’arrêter, même si on tient un filon juteux. En effet, de nombreux malfrats ont été coincés tout simplement parce qu’ils avaient fait l’opération de trop. Car ni les victimes, ni les forces de sécurité ne restent passives face à la montée de la délinquance. Les premières, à force de prendre connaissance de certains procédés, finissent par se mettre sur leurs gardes, voire même de s’organiser en prenant des contre-mesures. Les secondes améliorent leurs renseignements améliorent ainsi leurs résultats et raccourcissent la durée de leurs enquêtes.
Mais il arrive aussi que les truands se contentent tout simplement de se faire oublier. Ils abandonnent provisoirement une méthode qui commence à être trop connue du grand public. Quitte à l’utiliser à nouveau une fois endormie la vigilance des proies potentielles. Cela est par exemple la tactique de la crevaison des pneus qui avait fait des dizaines de victimes. Mais qui à force d’être excessivement utilisée ne fonctionnait pratiquement plus. Ses utilisateurs l’ont donc mise en sommeil, le temps que son existence sorte de l’esprit du grand public. Aujourd’hui, le procédé semble avoir été restauré. Un des tout récents cas enregistrés par les limiers remonte juste au week-end dernier. Le coup s’est perpétré juste devant les locaux d’une des représentations d’une société de transfert d’argent, représentation sise à Banankabougou sur de la rive droite de Bamako.
La victime, une jeune dame appelée Y., ne s’est toujours pas remise du coup qui l’a frappé. Car le jour du drame aurait du pour être pour elle un jour de bonheur. Elle devait en effet retirer une somme plutôt importante auprès d’un établissement bien connu, spécialisé dans le transfert d’argent. Cette opération constituait pour Y. le point le plus important d’un emploi du temps plutôt chargé. En effet, notre dame devait aussi faire des courses au centre-ville où elle avait des affaires personnelles à régler. Y. géra sa journée en dressant un agenda des plus rationnels. Elle décida de commencer par les déplacements les plus lointains et de terminer par le retrait des fonds dans une agence située non loin de son domicile. Cette précaution lui épargnait le risque de trimbaler avec elle pendant de longues heures l’argent perçu et de se mettre elle-même en danger d’être dépouillée. Ce que Y. ignorait, c’était que sa précaution ne servait à rien dès lors qu’elle allait être confrontée à des voleurs expérimentés.
Notre dame ne savait pas que l’agence où elle se rendait faisait l’objet d’un guet permanent d’un groupe de malfrats. Ces malfaiteurs savaient faire preuve d’une patience à toute épreuve et rester des jours entiers à guetter la bonne victime. Le groupe avait choisi de se positionner non loin de l’établissement, dans un coin discret. A partir de leur poste d’observation, les voleurs suivaient les allers et venues des clients. Leur tactique était des plus simples. Ils passaient à l’action chaque fois qu’ils détectaient parmi les clients une personne répondant à deux critères essentiels : avoir effectué un retrait important et ne pas être trop vigilant.
Y. correspondait visiblement au profil dressé par les malfaiteurs. Elle gara sans se méfier sa voiture devant l’agence et put procéder sans problèmes au retrait des fonds qui lui étaient destinés. Ceux-ci représentaient la somme rondelette de cinq cent mille francs CFA. Y. fourra les liasses de billets dans un grand sac à main qu’elle avait amené à cet effet. Sans dissimuler son air satisfait, elle regagna sa voiture, sans se douter que sa bonne humeur ne durerait que quelques courtes minutes.
ALERTÉE PAR UN SIXIÈME SENS. En effet de leur poste de guet trois jeunes ressortissants du Nigéria l’avaient suivie depuis son arrivée. A peine l’avaient-ils repérée qu’ils avaient aussitôt enfourché deux motos Djakarta et étaient venus stationner non loin de l’agence. Pendant que ses complices montaient la garde pour éviter qu’un importun ne vienne perturber l’exécution de leur plan, l’un d’eux s’était approché de la voiture de Y. Il avait glissé sous l’un des pneus une lanière dans laquelle étaient plantés plusieurs clous, pointe en l’air.
Le procédé est aussi classique qu’imparable. A peine Y. eut-elle parcouru quelques mètres que les clous firent leur office et obligèrent la conductrice à s’arrêter. La première phase de la stratégie avait bien marché. Les malfrats ont immédiatement engagé la deuxième partie de leur plan. Deux des leurs, perchés sur une des moto, s’arrêtèrent au niveau de Y. Ils lui proposèrent un coup de main pour l’aider à changer le pneu crevé. La dame, qui se trouvait dans l’incapacité d’effectuer elle-même cette opération qui exige du muscle, pouvait difficilement refuser le concours qui lui était ainsi proposé.
Immédiatement, les deux hommes se mirent au travail. Ils déployaient une activité débordante et étourdissaient Y. en lui posant toutes sortes de questions. Entretemps, le troisième larron entrait en jeu. Pendant que ses complices se bousculaient littéralement pour aider la dame à changer le pneu de sa voiture, le dernier truand se faufila discrètement et ouvrit la portière arrière du véhicule. Il s’empara prestement du sac de Y. et voulut prendre le large à toute vitesse. Malheureusement pour lui, la dame, comme alertée par un sixième sens, se retourna brusquement et l’aperçut. Elle alerta immédiatement les passants en criant « au voleur » à gorge déployée. Comme cela se produit chaque fois à Bamako, une foule de curieux surgit comme de nulle part pour investir les lieux. Le trio se retrouva encerclé et neutralisé avant d’avoir même pu amorcer une tentative de fuite. Solidement encadrés par la foule, les trois malfrats ont été conduits au commissariat du 7è Arrondissement.
L’arrestation des trois bandits aurait du en toute logique mettre un point final à notre histoire là. Malheureusement pour notre pauvre dame, il n’en a pas été ainsi. Y. a pu effectivement récupéré son sac. Mais celui-ci ne contenait plus les 500.000 Fcfa qu’elle y avait placés. La somme est restée introuvable en même temps qu’un des engins avec lesquels les voleurs étaient arrivés pour commettre leur forfait. Le mystère restait complet au moment où nous mettions sous presse. Les voleurs étaient-ils quatre, et non trois ? Dans ce cas là, le complice inconnu avait profité des mouvements de foule et de la confusion ambiante pour récupérer subrepticement le butin et repartir sur une des motos du commando.
La seconde hypothèse – beaucoup moins plausible – ferait intervenir un curieux qui aurait profité du désordre pour saisir l’occasion qui lui était offerte et s’était emparé de l’argent et de la moto. A ce moment, il faut supposer que l’on a à faire avec un homme au sang-froid extraordinaire. Pour le moment, Y. vit dans un stress complet. La pauvre dame croyait que le destin était intervenu pour empêcher qu’elle soit dépouillée. Elle doit malheureusement déchanter et prier pour que les enquêtes déclenchées par la brigade des recherches depuis le week-end dernier lui permettent de retrouver son bien.
MH.TRAORÉ
Faits divers au Sénégal : un journaliste condamné pour extorsion de fonds
L’affaire est peu banale, c’est le moins que l’on peut dire. Condamné une première fois à six mois de prison assortis de sursis dans l’affaire de tentative d’extorsion de fonds l’opposant au ministre-conseiller, Mor Ngom, le journaliste Ibrahima Ngom “Damel” vient d’écoper d’une autre condamnation. Cette fois, il devra purger deux mois ferme. Le tribunal des flagrants délits de Dakar l’a reconnu coupable d’extorsion de fonds.
Le journaliste était poursuivi par le président du groupe parlementaire “Bennoo Bokk Yaakaar”. Le dossier avait été évoqué une première fois devant le tribunal départemental de Dakar qui s’était déclaré incompétent, les infractions de “chantage” et de “tentative d’extorsion de fonds” relevant, en effet, du tribunal régional. Malgré le désistement de Moustapha Diakhaté de sa plainte, le tribunal a estimé devoir condamner le journaliste. Deux autres ministres, Mariama Sarr et Mame Mbaye Niang, auraient également déposé des plaintes contre Ngom pour les mêmes infractions.
Source : seneweb
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Violente altercation entre des Baay Fall et de jeunes chrétiens ce week-end aux Parcelles
Une violente altercation a opposé, samedi dernier aux Parcelles Assainies des «Baay Fall» et des jeunes chrétiens. Les premiers ont saccagé le centre social Marie Immaculée où devait se tenir une soirée dansante. Heureusement, la police des Parcelles Assainies est intervenue pour disperser les «Baay Fall» déchaînés. Selon des témoins, la bataille rangée a été provoquée par un marabout des «Baay Fall» qui voulait organiser un «thiant» dans son domicile situé non loin du centre social Marie Immaculée qui abritait une soirée de jeunes chrétiens.
Après que les deux groupes aient échangé des propos aigres-doux, les talibés et les jeunes chrétiens en sont venus aux mains. Conséquences, le centre social a subi la furie des «Baay Fall» qui ont cassé des chaises et détruit d’autres biens matériels. N’eut été l’intervention du commissaire, les choses allaient dégénérer. Seulement, cette version de témoins a été démentie par les policiers. D’après eux, les «Baay Fall» faisaient leur «thiant» devant le domicile de leur marabout lorsqu’un jeune homme ivre, accompagné de sa petite amie, est allé heurter le marabout, suscitant ainsi la colère des talibés. Ces derniers se sont rués sur le bonhomme pour le corriger. Et c’est l’intervention de ses frères qui aurait envenimé les choses.
Source : L’AS quotidien