Les deux individus avaient en leur possession une importante somme d’argent en fausses coupures de billets de banque encore impropres pour être mise en circulation. La police a mis fin à leur projet.
Quarante millions de francs CFA en coupure de 10.000 et de 5.000 Fcfa. C’est la somme colossale que deux individus, suspectés de faux monnayage, avaient en leur possession. Ils ont été interpellés la semaine dernière par les hommes du commissaire principal Alfousseyni Ag Souleymane du 7è arrondissement. Leur interpellation est intervenue quelque part dans un des secteurs de Magnambougou en Commune VI du District de Bamako. Nous désignerons les deux suspects par leurs initiales M.L.S et O.T. A . Les mis en cause ont été déférés devant le parquet du tribunal de grande Instance de la Commune VI. Dans cette histoire, comme dans de nombreux cas du même type, il semble que les policiers ont beaucoup misé sur le renseignement pour pouvoir mettre la main en un temps record sur ces malfrats.
Selon le commissaire principal AG Souleymane, l’interpellation de ces deux bandits est intervenue le 18 avril dernier. Ce jour-là, nous étions vers les environs de 15 heures. Le commissariat a reçu des informations venant d’une source. Elle fait état de la présence de deux individus au comportement louche dans un des secteurs du quartier cité plus haut. Les policiers n’ont pas perdu de temps pour y voir clair. Même s’ils n’ont pas voulu entrer dans certains détails (pour des raisons bien compréhensibles), tout laissait à croire que les limiers détenaient d’autres informations sur ces deux quidams. La suite du déroulé des faits prouvera que les dires du « Pion » des policiers ne souffraient de l’ombre d’aucun doute. Et dès ce moment, les limiers détenaient une piste sérieuse dans la traque des deux suspects.
Plus les minutes passaient, plus l’étau se resserrait autour de ces derniers, dans la discrétion la plus totale. Les malfrats étaient traqués par les éléments de la Brigade de recherche qui avaient discrètement investi l’endroit censé être leur abri. Et tout est allé vite. Les enquêteurs de la BR qui avaient pour missions de localiser les suspects et de les interpeller, ont vite agi dans se sens.
En quelques dizaines de minutes seulement cela fut fait, à la grande satisfaction du principal Ag Souleymane. Peu avant, l’arrivée des enquêteurs dans l’antre des faux monnayeurs, ils ont trouvé que ceux-ci avaient en leur possession un sac. Après une fouille rapide effectuée sur place, les enquêteurs ont trouvé que le sac en question contenait la colossale somme de 40 millions de francs CFA. Mais les billets n’étaient pas encore « lavés » pour leur donner l’aspect de vrais billets de banque. C’était en coupures de 10.000 et de 5.000 Fcfa. Certainement que les malfrats cherchaient un moyen pour les laver avant de les émettre en circulation. Mais hélas, avec l’arrivée des éléments de la Brigade de recherche, leur projet est tombé à l’eau. Ils n’auront plus le temps pour chercher et trouver le produit nécessaire afin de donner une apparence propre à leurs faux billets.
C’est comme cela qu’ils ont été conduits dans les locaux du 7è arrondissement pour la suite.
Sommairement interrogés, les faussaires n’ont pas cherché à se disculper. Ils ont même été coopératifs pour faciliter la suite du travail des limiers. Le nommé MLS déclara qu’il a eu recours aux services de son complice OT pour l’aider à trouver le produit chimique nécessaire pour nettoyer les billets noirs en les rendant « propres et consommables ». Mieux, le suspect a déclaré aux officiers de police judiciaire (OPJ) que les faux billets de banque lui avaient été apportés par des frères qui ont immigré en Algérie. Ainsi, faute d’avoir le produit nécessaire pour les rendre propres, MLS cherchait un preneur pour lui vendre les 40 millions de Fcfa non lavés, à dix millions de francs CFA. Vrai ou faux, les deux individus ne pourront pas atteindre leur objectif avant que la police ne leur coupe l’herbe sous le pied. Chose qui a mis fin à leur lugubre projet.
Ils ont été placés sous mandat de dépôt et leurs dossiers renvoyés au parquet du tribunal de grande instance de la Commune VI du district de Bamako où les juges se chargeront de les fixer sur leur sort.
Tamba CAMARA
Source : L’ESSOR