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Face au poids des salaires, les finances publiques ne tiennent plus

L’Hotel des Finances n’a pas l’air de pouvoir résister plus longtemps à l’embargo qui frappe l’économie malienne depuis la décision des conférences des chefs d’Etat de l’Uemoa et de la CEDEAO de faire pression sur les autorités de la Transition par la fermeture des frontières communautaires. Toutefois, les restrictions qui en ont découlé n’ont jusque-là affecté le quotidien des Maliens au point d’éprouver leur résilience, sans doute au profit de la porosité des frontières mais aussi parce que les sanctions ne touchaient pas les produits de nécessité pressante.

Ceux-ci sont en outre restés accessibles au bénéfice d’une étonnante régularité des salaires par rapport à laquelle les finances commencent manifestement à s’essouffler. Il nous revient de bonne source que l’ébruitement des signes d’essoufflement est parti de l’Hotel des Finances où le locataire des lieux a confié à des visiteurs et non des moindres que le trésor peine à assurer les salaires de ce mois. Toutes choses que corroborent des sources concordantes selon lesquelles certaines structures autonomes n’arrivent plus à s’acquitter de l’ITS auprès des impôts. Lequel service des impôts n’arrive plus à contribuer aux recettes avec les mêmes prouesses que naguère, compte tenu des effets du flux des importations sur le dynamisme des entreprises. Il va sans dire que les recettes de fiscalité aux portes connaissent les mêmes proportions de disette qui accentuent l’évidement de la cagnotte publique au point de compromettre la régularité des salaires. En tout cas, les observateurs constatent un retard certes relatifs mais probablement indicatif dans le règlement des salaires. Il n’est pas exclu par ailleurs que cette donne ait contribué à accélérer reprise de langue avec la CEDEAO pour la levée de l’embargo.

Le gouvernement et le CNT en toute illégalité !

Il est vrai que les gouvernants actuels ne se distinguent guère par leur égard pour la légalité mais leur indifférence aux textes est sur le point de franchir le seuil de l’exagération. Voilà plusieurs mois, en effet, que l’opinion retient son souffle à l’annonce de la relecture de la Charte de Transition à cause de ses implications. Et pour cause, la démarche devrait consacrer un élargissement du gouvernement au-delà des 25 membres initialement prévue par le texte, ainsi que de l’organe législatif qui devrait passer de 121 à 147 membres au détour de la même relecture. De quoi aiguiser l’appétit de nombreux soutiens politiques et associatifs de la Transition, dont la plupart continuent de compter sur cette ouverture pour rattraper leur sous-représentativité ou corriger leur absence au sein des organes de la Transition. C’est manifestement la désillusion pour l’heure avec des hautes autorités donnant comme l’impression d’en avoir fait un appât pour obtenir la relecture de la Charte à des desseins beaucoup moins avouables. Quoi qu’il en soit, la réticence des pouvoirs dans l’exécution des dispositions nouvelles de la Charte ne fait pas que des malheureux. Elle est aussi une violation flagrante d’un texte imposé comme alternative aux imprévus de la Loi fondamentale depuis le putsch du 20 août 2020.

Source: Témoin

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