Il est vrai que les gouvernants actuels ne se distinguent guère par leur égard pour la légalité mais leur indifférence aux textes est sur le point de franchir le seuil de l’exagération. Voilà plusieurs mois, en effet, que l’opinion retient son souffle à l’annonce de la relecture de la Charte de Transition à cause de ses implications.
Et pour cause, la démarche devrait consacrer un élargissement du gouvernement au-delà des 25 membres initialement prévue par le texte, ainsi que de l’organe législatif qui devrait passer de 121 à 147 membres au détour de la même relecture. De quoi aiguiser l’appétit de nombreux soutiens politiques et associatifs de la Transition, dont la plupart continuent de compter sur cette ouverture pour rattraper leur sous-représentativité ou corriger leur absence au sein des organes de la Transition. C’est manifestement la désillusion pour l’heure avec des hautes autorités donnant comme l’impression d’en avoir fait un appât pour obtenir la relecture de la Charte à des desseins beaucoup moins avouables. Quoi qu’il en soit, la réticence des pouvoirs dans l’exécution des dispositions nouvelles de la Charte ne fait pas que des malheureux. Elle est aussi une violation flagrante d’un texte imposé comme alternative aux imprévus de la Loi fondamentale depuis le putsch du 20 août 2020.
Source: Témoin