Les acteurs impliqués dans la production, le développement et la commercialisation des fruitiers forestiers sont conviés, depuis hier, à un atelier consacré aux problématiques de la promotion et du développement des exportations de ces produits. Organisé par l’Agence pour la promotion des exportations du Mali (APEX-Mali), cet atelier de formation de trois jours a été ouvert par le représentant du ministère du Commerce et de l’Industrie, Adama Yoro Sidibé, qui avait à ses cotés le directeur général de l’Apex-Mali, Abdoulaye Sanoko, le représentant du directeur pays du PNUD, Alassane Bâ, et le président de l’Association malienne pour la promotion des exportations du Mali, Issa Keïta.

Financée par le PNUD, la session vise, selon ses organisateurs, à susciter « des réflexions et des débats approfondis en vue d’identifier les éléments susceptibles de permettre l’élaboration d’un programme pluriannuel de développement des exportations de fruitiers forestiers dans le but de faire du Mali un pôle majeur d’attraction commerciale dans ce secteur ».
« L’appui aux exportations a toujours figuré parmi les préoccupations du gouvernement », a rappelé Adama Yoro Sidibé dans son allocution d’ouverture. Il a reconnu que le potentiel de production de produits de cueillette du Mali est sous-exploité et représente environ 8,5% de la valeur ajoutée du secteur agricole. Cette situation s’explique, selon Adama Yoro Sidibé, par la difficulté de collecter, stocker, transporter, transformer, conditionner et commercialiser ces produits.
Pourtant les fruitiers forestiers sont abondants dans notre pays. C’est pourquoi il est important, soulignera Abdoulaye Sanoko, de mener la réflexion sur les possibilités de promouvoir ou développer les exportations maliennes en matière de produit de cueillette. La réflexion doit permettre de voir comment élargir la gamme des produits exportés car, estimera-t-il, « c’est une sorte d’or vert que nous avons découvert ».
Pour sa part, Issa Keïta a apprécié la bonne la qualité de la stratégie nationale de promotion des exportations dont la mise en œuvre, souhaite-t-il, permettra aux acteurs à la base de se développer à travers l’exportation de ces produits.
Le président de l’Association des exportateurs de produits oléagineux et produits de cueillette attend de cet atelier la résolution des problèmes auxquels ses adhérents sont confrontés, notamment les tracasseries routières et le paiement de la redevance dont le taux varie selon la qualité du produit à exporter.
« La redevance du kg de karité coûte 25 Fcfa, soit un million pour un camion de quarante tonnes. Les mêmes quantités valent respectivement 50 Fcfa et deux millions Fcfa, pour la gomme arabique », a précisé Issa Keïta. Conséquence, souligne-t-il, nos produits sont peu compétitifs sur le marché extérieur, comparés à ceux venant du Ghana, du Burkina. Regrettant cette situation qui contribue à la baisse du volume des produits d’exportation, il a demandé à revoir la réglementation. Ces taxes, a-t-il estimé, doivent être à la charge des producteurs et non des exportateurs.
Issa Keïta a aussi préconisé un renforcement des capacités des acteurs à la base sur les exigences du marché extérieur. « Leur maîtrise rétablira la confiance entre les partenaires et les exportateurs maliens », a souligné Issa Keïta.
Dans son intervention, Alassane Bâ a expliqué qu’outre ce projet, le PNUD aidera l’APEX à mener une étude en vue de doter le Mali d’une stratégie nationale de développement et de promotion des exportations et à mettre en place un guichet unique des exportations. Selon le représentant du directeur pays du PNUD, stratégie et guichet permettront de gagner en temps et en efficacité, d’accroître le volume des exportations et d’améliorer le classement du Mali dans le rapport du Doing Business où il occupe aujourd’hui le 146è rang sur 189 pays classés.

C. M. TRAORÉ

source : L’ Essor