Les habitants de la Commune de Ratoma favorable à l’opposition ont subi ce vendredi une répression des forces de l’ordre qui ont investis les domiciles des militants de l’opposition notamment dans les quartiers de Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Enco 5, Wanindara.
Cette journée ‘’ville morte’’ décrétée par l’opposition républicaine s’est transformée en une journée d’affrontements entre les forces de l’ordre et les jeunes des quartiers réputés être les fiefs de l’opposition guinéenne. Des rues barricadées, des pneus brûlés, des boutiques et magasins fermés tel est l’image que présentait ce vendredi l’Autoroute ‘’Le Prince’’.
Ainsi, les forces ont effectuées une descente musclée dans la Commune de Ratoma pour réprimer les citoyens jusque dans leurs domiciles et procédant à des répressions comme témoigne ce citoyen de Cosa qui a requis l’anonymat : « Depuis le matin on est cagé dans nos maisons on ne peut même pas sortir. Il y a un policier qui est venu sauter dans notre cour fermée en escaladant le mur, il a jeté des pierres et a brisé les vitres de ma voiture garée à l’intérieur ici. C’est vraiment regrettable qui se passe ici des hommes sensés nous protéger ce sont eux-mêmes qui s’attaquent aux pauvres citoyens », déplore t-il.
Un autre citoyen que nous avons joint au téléphone affirme avoir été dépouillé de ses téléphones et de son argent par un policier.
Le bilan des affrontements du jeudi et ce vendredi matin fait état de six morts dont quatre par balles, un par bastonnade et l’autre poignardé.
Un bilan confirmé par le chef de file de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG qui s’est rendu ce vendredi à l’hôpital Donka dans la commune de Dixinn pour rendre hommage aux victimes.
Alors que les forces de l’ordre dressent le bilan de trois morts dont un par balle, la directrice de l’hôpital Hadja Fatou Sike Camara évoque quant à elle cinq morts dont deux par balle et une trentaine de blessés.
Rappelons que le pouvoir et l’opposition luttent avec leurs armes respectives, les armes pour le premier et la rue pour la seconde, sur le sujet des élections législatives fixées par décret présidentiel pour juillet prochain et ce avec des opérateurs étrangers jugés à la solde du pouvoir par l’opposition qui laisse poindre une fraude massive et, de fait, organisée.
Compte tenu du statu-quo, sans que la Cedeao n’est étrangement pour l’heure réagi malgré les violences à répétition qui n’ont de cesse depuis plusieurs mois dans le pays, tout laisse à penser qu’il y aura encore des manifestations et sans nul doute, d’autres victimes.
Ainsi va la Guinée…
Ibrahima Bah
© bamada.net/25/05/2013