ALGER – Le Front des forces socialistes (FFS), plus vieux parti d’opposition en Algérie, s’est doté samedi d’une présidence collégiale, après le retrait de son chef historique Hocine Aït Ahmed, a-t-on appris auprès de participants au 5e congrès de ce parti.
Cette présidence est composée de cinq membres, dont une femme, a déclaré à l’AFP Jugurtha Abbou, délégué de la fédération de Tizi Ouzou, en Kabylie (110 km à l’est d’Alger).
Elle compte le Premier secrétaire sortant Ali Laskri, l’ancien ministre Mohand Amokrane Cherifi, les députés Rachid Hallet et Saïda Ichlamène, et Aziz Baloul, membre du conseil national sortant, a-t-il précisé.
M. Aït Ahmed, 86 ans, qui a présidé le FFS depuis sa création en 1963, a démissionné jeudi à l’ouverture du congrès qui se tient jusqu’à samedi à Alger.
N’ayant pas pu se rendre au congrès en raison de contraintes de santé, il a annoncé son retrait de la présidence via un message lu aux participants par un représentant du parti.
Le congrès a décidé vendredi de proclamer M. Aït Ahmed président d’honneur du FFS.
Cet opposant irréductible est le seul survivant des fils de la Toussaint qui avaient déclenché la guerre d’indépendance, le 1er novembre 1954.
A l’indépendance du pays, Aït Ahmed est élu député de la première Assemblée nationale mais s’oppose à Ahmed Ben Bella devenu président. Il crée en 1963 le FFS et des maquis de résistance en Kabylie.
Arrêté en 1964, il est condamné à mort puis gracié. Il s’évade en avril 1966 et s’installe en Suisse, d’où il rentrera à Alger en décembre 1989, après 23 ans d’exil.
Les autorités, qui venaient d’autoriser le multipartisme, avaient alors reconnu le FFS.
Candidat à la présidentielle en avril 1999, il se retire avec cinq autres candidats pour dénoncer une fraude annoncée, selon eux, en faveur de Abdelaziz Bouteflika. Il vit depuis en Suisse.
Le FFS, éloigné des urnes durant une dizaine d’années, est revenu dans l’arène électorale à l’occasion des élections législatives du 10 mai 2012, en remportant 27 sièges sur 462.
(©AFP / 25 mai 2013 14h40)