« L’objectif de cette rencontre consistait à présenter le rapport d’évaluation des organisations de la société civile. En partenariat avec l’USAID, nous organisons une étude d’évaluation des OSC chaque année », explique le coordinateur. Le présent rapport est principalement basé sur certains points à savoir : le contexte juridique des OSC avec une note de 4.2 ; la capacité organisationnelle des OSC (4.4) ; la viabilité financière des OSC (5.6) ; les prestations de services (3.6) ; les plaidoyers (3.4) ; l’image publique des OSC (4.0) ; les infrastructures sectorielles (4.3). « Voici entre autres les points sur lesquels nous évaluons, chaque année, les organisations de la société civile. Et cette rencontre visait à présenter le rapport annuelle de 2020 », indique Modibo Yacouba Diarra. De par les observations faites, il rassure que ça va dans l’ensemble. « Mais le seul point qui demeure alarmant concerne la problématique de viabilité financière des organisations. Parce que la majeure partie des OSC dépendent des financements de l’extérieur, voire des programmes et projets financés par des bailleurs qui sont à l’extérieur. Ce qui fait que certaines organisations ont du mal à exercer leurs missions »,a-t-il dit, rapportant que « l’année 2020 a été impactée par trois faits majeurs à savoir : la crise sanitaire qui a réduit la capacité d’action des OSC ; la crise politico-institutionnelle qui s’est soldée par le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keita ; et la crise sécuritaire qui perdure depuis 2012 ». L’année 2020 a été marquée, selon lui, par ces différents problèmes.
A ses dires, ce rapport met l’accent sur les activités réalisées au Mali en 2020 par les organisations de la société civile. Il a été produit par le panel de 12 experts représentants les régions du Mali et du district de Bamako. Ce rapport, composé de 8 pages fait la genèse des manifestations ayant débouché sur la chute du régime de l’ex-président IBK, le 18 août 2020. Une chute due à de nombreuses manifestions populaires enclenchées par le mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). « L’année 2020 au Mali a été marquée par la démission du président IBK et la prise du pouvoir par une junte militaire. Après les élections législatives du mois d’avril, la cour constitutionnelle a invalidé certains résultats électoraux en faveur du parti du président, le Rassemblement pour le Mali(RPM). La colère suscitée par cette décision a entrainé des manifestations de masses exigeant le départ du président », rappelle-t-on dans le rapport. D’où la naissance du M5-RFP et le parachèvement de la lutte par les militaires. Outre cela, le rapport souligne que l’année 2020 a été également émaillée par la crise sécuritaire qui perdure depuis 2012, avec la prolifération de rébellion au nord passant par d’autres zones du Mali. Laquelle crise ayant occasionné des partes en vies humaines parmi les civils et les militaires, et fait que le nombre de personnes déplacées dans les régions de Mopti et de Ségou dépasse largement la barre des 300.000, dont une grande partie souffre de la faim. Aussi, le rapport précise que la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, passant par celle des processus du DDR et les recommandations du Dialogue national inclusif ont été lentes en 2020. Les producteurs du document approuvent que les contextes juridiques (normes régissant la création et le fonctionnement des OSC et ONG au Mali), n’ont pas changé en 2020, de même que les capacités organisationnelles des OSC. Ils ont par ailleurs déploré que l’insécurité et le coronavirus ont empêché beaucoup d’organisations à se déplacer pour des missions sur les terrains. À cela s’associent les difficultés d’accès à l’internet dans certaines zones du pays. Comparativement aux volets plaidoyer (3.4), infrastructure sectorielle (4.3) ; et image publique (4.0) qui n’ont pas changé, la prestation de services (3.6) des OSC s’est, ont-ils indiqué, modérément améliorée en 2020.
Mamadou Diarra