Le Sursaut : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Abdoulaye Balobo MAIGA : Je me nomme Abdoulaye Balobo Maïga, Ingénieur des constructions civiles, spécialisé en gestion de programmes et projets. Je dirige l’Agence pour l’aménagement et la gestion des Zones Industrielles (AZI-SA) depuis 2017.
Quelles sont les missions de l’AZI SA ?
A.B.M : Les missions de l’Agence sont principalement l’identification, la délimitation et le bornage de terrains à vocation industrielle dans différentes localités du Mali en relation avec les services techniques compétents. De même que l’aménagement et la réhabilitation des zones industrielles pour le compte de l’Etat et des Collectivités Territoriales décentralisées, conformément aux textes en vigueur. En plus de ces missions, l’AZI SA procède à la construction de bâtiments pour le compte des promoteurs industriels. Nous faisons aussi l’aménagement et la gestion d’espaces et d’équipement marchands pour les artisans, les petits métiers, les parcs et foires d’exposition.
Pour rappel, l’AZI-SA a été créée comme société anonyme suite à l’Ordonnance n°99-033/P-RM du 15 Septembre 1999 et la part de l’Etat fixée par le Décret N°99-329/P-RM du 11 Octobre 1999. Par le truchement de la Convention dénommée « Convention Etat/AZI-SA », il lui est conféré une mission de service public. Elle a pour mission principale la sécurisation, l’aménagement, la gestion des zones industrielles ainsi que l’installation des sociétés suivant les conditions et critères définis.
Aujourd’hui, notre pays est engagé, à la faveur de cette Transition, à de grandes réformes, notamment dans des secteurs clés de l’économie nationale, telles les industries locales. Quelle sera la partition de Agence pour l’Aménagement et la Gestion des Zones Industrielles du Mali (AZI SA) dans cette dynamique ?
A.B.M : Les principales réformes visent à clarifier les conditions d’occupation des terrains industriels, impliquer davantage les services de l’Etat concernés, établir les procédures d’occupation des terrains, définir le rôle de l’Agence pour l’Aménagement et la gestion des Zones Industrielles. Dans la même optique, il est prévu d’instaurer des recours pour les requérants insatisfaits, de fixer les dérogations et en définir les conditions. S’y ajoute, la mission de traiter la situation des installations existantes en dehors des zones industrielles et établir les sanctions.
Sur le plan des réformes, deux textes majeurs ont été soumis au Gouvernement et sont dans le circuit d’adoption. Il s’agit du projet de Décret portant Organisation des Zones Industrielles et du projet de Loi portant Régime des Zones Economiques Spéciales (ZES).
A ce niveau, l’AZI-SA pourra pleinement accomplir sa mission et contribuer au plan de développement industriel.
Les 25 et 26 novembre dernier, l’Organisation Africaine des Zones Economiques Spéciales ‘’AEZO’’ a tenu au siège de ZLEICAf (Zone de Libre Echange Continentale Africaine) à Accra, sa 6ème réunion annuelle, lors de laquelle réunion, vous avez été élu par l’AG comme Secrétaire du Comité exécutif. Comment avez-vous accueilli cette grande promotion qui fait honneur au Mali ? Et quelles seront vos missions à ce poste ?
ABM : Au-delà de ma promotion personnelle, la 6ème réunion annuelle revêtait un vrai jalon dans les chantiers du Secrétariat de la Zone de Libre Echange Economique (ZLECAf) et de l’AEZO. L’AEZO est une organisation qui regroupe 84 organisations sur 42 africains. Elle vise la promotion des ports, des zones économiques, des centres de développement et de croissance.
Co-organisée avec la ZLECAf, l’objectif de cette réunion était de plancher sur des progrès attendus dans la mise en œuvre de la ZLECAf à travers les structures déjà en place comme les Zones économiques qui valorisent entre autres les produits locaux.
Comme vous le savez, l’Afrique attire concomitamment et comme jamais un regain d’intérêt de toutes les puissances mondiales. Le prochain sommet Europe/Afrique qui se tiendra en février prochain à Bruxelles en sera une illustration. Pour ma part, pour le compte de l’AEZO, je suis chargé de coordonner les volets Zones économiques spéciales, principaux intérêts de toutes les parties.
En guise de conclusion, si l’on vous demande de lancer un appel à vos partenaires, notamment les industriels sur la promotion et la valorisation des aménagements des zones industrielles dans notre pays, qu’est-ce que vous pouvez leur dire ?
A.B.M : Mon premier appel est de sensibiliser les industriels dans la maitrise du potentiel de nos ressources naturelles. Ils doivent œuvrer à les transformer en passant d’abord au bien-être des consommateurs locaux et d’ailleurs, à la qualité des produits finis. Le secteur privé doit également s’intégrer dans la chaine de valeur africaine et mondiale, en nouant des relations leur permettant de participer d’une façon ou d’autres dans la valorisation des produits.
Quant aux pouvoirs publics, ils doivent mettre les conditions d’attraction et de facilitation permettant ce nouvel essor. Un pays ne se développe que par cette voie !
Interview réalisée par Moustapha Diawara