Au cours d’une conférence de presse, tenue, samedi dernier, au Carrefour des Jeunes, le Collectif des chefs de villages de la partie Nord de Bafoulabé (Kontela, Tomora et Sidibéla), dans la région de Kayes, a réfuté les accusations de barbaries exercées sur les « esclaves » qui le visent. Pour plus d’éclairage sur cette pratique de « l’esclavage non fondée « , les organisateurs demandent aux autorités la mise en place d’une enquête.
depuis un certain temps, la cohésion sociale est mise à rude épreuve dans la région de Kayes, en général, et dans le Cercle de Bafoulabé, en particulier, à cause de la » pratique de l’esclave par descendance « .
Selon Me Mahamadou Traoré, « l’esclavage n’existe plus dans cette contrée. Mais, seulement des malentendus entre les populations qui se transforment sur le terrain de l’esclavage ». A le croire, « il y a des gens qui manipulent les populations. Expliquant que, depuis un certain temps, des images circulent sur les réseaux sociaux montrant des personnes attachées et fouettées, considérées comme des « esclaves ». C’est de la pure manipulation, c’est au contraire, des « nobles » qui ont été maltraités par des « esclaves ». Alors que ces images ont fait le tour du monde, dressant les autorités nationales et les organisations de défendeurs des droits de l’homme contre les « nobles ». Le problème de l’esclavage est une pure manipulation ».
Avant d’ajouter que « des gens font des actes de provocation malgré l’alerte faite aux autorités. C’est ce qui a provoqué des heurts. Actuellement, cinquante-cinq (55) « nobles » sont emprisonnés à Kayes. Ceux-ci sont des chefs de villages, des personnes âgées de 50 à 80 ans, des leaders des jeunes ».
Le neveu du chef de village de Oussoubidjana, Diarra Sissoko, de rapporter : « aujourd’hui, le problème de l’esclavage, qui est présenté, est un faux problème. Il y a des différends qui existent entre eux et les « esclaves ». Lesquels se rapportent à des us et coutumes (la chefferie du village, la désignation de l’imam, le mariage, entre autres.). Ce sont des revendications qui n’ont rien à voir avec l’esclavage par descendance ». Avant d’indiquer que « la société malienne marche avec des us et coutumes. Bafoulabé ne va pas être un ilot d’égalité dans le Mali. Cette histoire, les descendants d’esclaves et leurs alliés des associations veulent commencer dans la région de Kayes parce que c’est une région réceptive aux changements, parce qu’il y a beaucoup d’immigrés. C’est une histoire qui est pilotée de l’extérieur, pour déstabiliser la région de Kayes et ensuite atteindre le reste du Mali ».
Par ailleurs, Il a demandé aux autorités d’ « analyser cette situation avec lucidité ». Avant de souhaiter la mise en place d’une Commission d’enquête pour cerner le problème. « Nous avons porté plainte au tribunal de Kayes avec des preuves à l’appui, le juge dit qu’il est incompétent pour traiter notre plainte », a-t-il regretté.
Falé COULIBALY
Source: L’Indépendant