Boyabo est le premier camp de réfugiés centrafricains à avoir ouvert en RDC en juillet dernier. En six mois, plus de 8 000 Centrafricains sont venus y trouver refuge à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Centrafrique. C’est toute une logistique à mettre en place, essentiellement par le Haut Commissariat aux réfugiés. Mais ces derniers jours, il y a des inquiétudes quant au stock de nourriture disponible.
Dans le camp de réfugié de Boyabo, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Centrafrique. Autour du petit préau qui abrite la distribution de nourriture, ils sont plus d’une centaine à se presser, à crier leur mécontentement. Des réfugiés en colère s’emportent : « Au voleur ! », scandent-ils. La raison ? Pour la première fois, leur ration de farine a été réduite. Ils sont persuadés qu’on la leur a pris et se plaignent.
Les fonds du PAM pour la RDC en baisse cette année
A l’intérieur du préau, les volontaires distribuent tout ce qui leur reste : 7 kg de farine de maïs par personne, au lieu de 12 habituellement. Le programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas livré autant que d’habitude, comme l’explique Dieumerci Momboi en charge de la distribution alimentaire : « Le PAM nous a approvisionné seulement 60 tonnes, or il nous faudrait 90 tonnes. Cela fait très mal, on voit les réfugiés se plaindre. »
De son côté, le PAM tire la sonnette d’alarme depuis des semaines. Cette année, les donateurs ont été deux fois moins généreux pour la République démocratique du Congo. Résultat, l’agence est obligé de revoir son aide à la baisse. Une situation difficile, alors que la majorité des 8 000 Centrafricains réfugiés du camp estiment déjà ne pas manger assez.