Comme annoncé dans L’Indépendant du 28 mai dernier, la coalition CMAS-FSDEMK a dévoilé, samedi 30 mai dernier, lors d’une conférence de presse, la date, les objectifs et le lieu du grand rassemblement qui se prépare depuis deux semaines. Selon ses initiateurs, la grande mobilisation aura lieu le 5 juin prochain, à la Place de l’Indépendance, pour » exiger la démission du président IBK et de son régime « .
Après une conférence de presse, le 19 mai, puis une rencontre tripartite le 26 mai, la CMAS, le FSD et EMK ont décidé de créer conjointement les conditions d’une grande mobilisation pour le sursaut national. Cela face à » la gouvernance chaotique et prédatrice, au risque de partition du pays et confiscation du vote des citoyens ».
La nouvelle coalition, au cours de sa conférence du samedi, a levé le voile sur son ambition de balayer le président IBK et son régime, qu’elle qualifie de » pouvoir clanique et oligarchique fondé sur la primauté de l’allégeance « . Elle appelle, à cet effet, » le peuple du Mali à un grand rassemblement le vendredi 5 juin, à 14 heures, à la Place de l’Indépendance « .
Plusieurs partis politiques non-membres des trois mouvements dont le RpDM de Dr Cheick Modibo Diarra appellent leurs militants à se joindre à la manifestation. Pr Clément Dembélé de la Plateforme de lutte contre la Corruption et le Chômage (PCC) a lancé aussi un appel aux membres de son organisation à sortir le vendredi.
Les 9 objectifs du rassemblement
Par ce rassemblement, les trois initiateurs se fixent neuf objectifs. Lesquels sont, la mobilisation pour le sursaut national, la reconstruction des FAMa, la préservation de l’intégrité territoriale, la restauration de l’Etat de droit. S’y ajoutent la garantie de l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures, la priorisation de l’Education et de la Santé. Elles entendent prôner une » gouvernance vertueuse » et la mise en œuvre des actions nécessaires à la libération de Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars dernier.
Elles promettent de » rassembler les forces vives de la nation afin de créer les conditions d’une union sacrée autour de l’idéal d’un Mali uni, prospère et respecté, à travers la rupture avec le système actuel « . Avant de révéler que » la réalisation d’un tel objectif exige la démission du président IBK et de son régime dont la gouvernance a mis en danger de dislocation notre pays et notre nation « , a déclaré l’ancien ministre de la Culture sous le président ATT, Cheik Oumar Sissoko, qui a lu la déclaration commune.
Les sept péchés d’IBK
La nouvelle plateforme s’insurge contre une » gestion catastrophique » de la crise multidimensionnelle qui » livre le peuple à la fatalité « . Selon elle, le régime d’IBK s’est » illustré par une gestion hasardeuse et puérile » de ladite crise.
Elle dénonce, en second lieu, des atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays. En outre, elle reproche au président et à son régime d’avoir laissé l’armée à l’abandon, remis en cause les valeurs et principes de la République, mis en péril les droits et les libertés individuels et collectifs, abandonné les secteurs-clés de l’activité socioéconomique et hypothéquée la voie électorale.
Sur ce dernier point, la nouvelle synergie estime que » l’élection ne permet plus de réaliser le changement de gouvernance souhaité par le peuple « . L’Imam Mahmoud Dicko, dans une courte vidéo évoque, quant à lui, un » blanchiment du vote des citoyens » par le régime à travers la Cour constitutionnelle. Il devait, selon l’un de ses proches, lancer, hier soir, son appel pour la mobilisation du vendredi prochain.
» Le printemps malien «
Des personnalités politiques et de la Société civile se sont également jointes à mouvement, qui fait craindre un vendredi sombre. Pr. Abdoulaye Niang, de l’Association » Djoko ni Maya » partage l’idée de changer » le système de gouvernance « . Il place la mobilisation du 5 juin dans le cadre d’un » printemps malien » qui vise à faire démissionner IBK. » Depuis 2012, on prépare le printemps malien qui ouvrira une nouvelle ère démocratique » a déclaré ce dernier, qui a révélé que ledit mouvement a collaboré avec IBK avant qu’il soit élu président. A ses dires, la » communauté internationale ne s’opposera pas à ce mouvement ».
» Le nouveau régime aura trois ministres d’Etat autour du Premier ministre. Et, avec la régionalisation, le président n’aura pas de pouvoir économique, politique et financier « , at-il affirmé.
Moussa Sayon CAMARA
Source : l’Indépendant