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Chronique : Au Mali, les jeunes qui s’agitent aujourd’hui sur la scène politique posent souvent cette question faussement ingénue

Pourquoi ce sont toujours les mêmes têtes qu’on retrouve à la tête des partis, des institutions, des coalitions ?

La réponse est brutale mais limpide : parce qu’ils se sont levés bien avant vous, et qu’ils ont payé le prix. Pas sur les réseaux sociaux, mais dans la rue, dans les commissariats, dans les camps, dans l’exil.

Ils n’ont pas attendu que le régime tombe pour devenir « engagés ». Ils ont construit leur légitimité dans la douleur, l’échec, la clandestinité, parfois même dans le sang.

Ceux que vous appelez aujourd’hui « vieux politiciens », à juste titre parfois, ont été jeunes, eux aussi. Sauf qu’ils n’étaient pas passifs. Ils n’ont pas attendu qu’on leur tende un micro pour parler. Ils ont conquis leur place quand la politique coûtait cher. À une époque sans likes, sans lives, sans faux slogans révolutionnaires made in Canva.

Pendant qu’eux prenaient des risques sous le Général autocrate Moussa Traoré ou dans les premières années chaotiques de la démocratie, vous étiez encore en train de vous prendre en selfie dans des salons de mariage ou de refaire l’histoire sur Clubhouse.

La vérité, c’est que vous êtes trop mous. Trop obsédés par votre image. Trop dépendants du numérique et pas assez enracinés dans le réel.

Vous ne changez pas un pays avec des threads sur Twitter. Vous ne délogez pas un régime putschiste avec des vidéos Tik-Tok.

Et surtout, vous ne bâtissez aucune crédibilité politique en singeant les slogans d’Ousmane Sonko, sans avoir connu ni la prison, ni la peur, ni la solitude du terrain politique réel.

Certains de nos aînés ont fait de la prison simplement pour avoir distribué un tract. D’autres ont été licenciés, torturés, brisés.

Ceux qui ont survécu ont dû s’exiler à Dakar, Abidjan, Paris ou New York, laissant derrière eux famille, avenir, pays.

Et vous ? Vous craignez de perdre des abonnés.

Il est temps d’arrêter de croire que la jeunesse est un passe-droit.

La jeunesse n’est pas un programme politique. C’est un âge.

Ce qui compte, c’est l’engagement, la cohérence et la ténacité. Et ça, on ne l’apprend ni à l’université, ni sur Instagram, ni dans les couloirs d’une ONG.

Vous voulez que les choses changent ? Ne prenez pas exemple sur les discours de vos aînés : prenez exemple sur leurs sacrifices.

Leur cohérence. Leur endurance. Leur capacité à perdre et à recommencer.

Sinon, faites comme tant d’autres : subissez. En silence. Avec patience. Et attendez, dans l’inaction, une hypothétique délivrance divine.

Mais ne venez pas pleurnicher quand, en 2050, ce seront encore les mêmes noms qu’on retrouvera dans les mêmes fauteuils. Parce qu’eux auront continué, pendant que vous dormiez.

En politique comme dans les affaires, on ne surgit jamais de nulle part.

On construit son itinéraire, pierre après pierre.

Et dans ce pays, encore plus qu’ailleurs, c’est votre trajectoire qui définit votre altitude.

Pas vos slogans. Pas vos poses. Pas vos hashtags.

Sambou Sissoko

Source : L’Alternance
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