Les élections communales et régionales à venir fourniront une nouvelle occasion pour mesurer les progrès réalisés par notre pays dans sa volonté d’associer les femmes à la gestion des affaires publiques. Au terme de ces élections de proximité, verra-t-on davantage de femmes élues ? C’est l’ambition de tous ceux et de toutes celles qui œuvrent à la promotion de la femme. Mais la bataille électorale commence par l’inscription et le bon positionnement des femmes sur les listes de candidatures.
Le sujet était au centre d’une conférence-débat qu’a abritée le samedi 22 août, la salle de conférence du cercle de Niono. Cette rencontre, présidée par Daouda Diarra, visait à sensibiliser les principaux acteurs locaux notamment les partis politiques, les cadres, la société civile et les partenaires au développement.
Pour la circonstance, deux conférenciers faisaient face à l’auditoire : Alhassane Haïdara, chef du service local de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et Mme Coulibaly Soundié Fané, 3è adjoint du maire de la commune de Niono et présidente du Réseau des femmes leaders du cercle de Niono.
Les deux conférenciers ont expliqué qu’au plan mondial, les femmes partagent un point commun quant à leur situation : elles ne participent pas pleinement, sur le même pied d’égalité que les hommes, à l’élaboration des politiques publiques qui ont une incidence sur leur vie, et les hommes continuent d’occuper une place prépondérante dans les hautes sphères de l’Etat.
Exclure les femmes du pouvoir et des affaires publiques, contraste pourtant avec leur aptitude à prendre des décisions cruciales et à réaliser des actions salvatrices pour la survie de leur famille, font remarquer les conférenciers.
Alors se posent deux questions fondamentales. Pourquoi l’exercice du pouvoir reste-t-il encore un mythe pour les femmes ? Pourquoi les chemins conduisant au pouvoir demeurent-ils particulièrement rudes et presque inaccessibles aux femmes, sachant que les hommes qui l’ont toujours détenu et exercé n’en ont pas toujours fait un bon usage ?
Pour répondre à ces interrogations, les conférenciers ont avancé, entre autres raisons, le manque de confiance en elles-mêmes des femmes, un facteur lui-même lié à l’insuffisance de formation et d’éducation ; l’environnement socioculturel ; le manque de solidarité entre les femmes et leur absence des espaces de prise de décision. Malgré ces entraves, les femmes ont impacté la vie politique au Mali et contribué de façon remarquable à l’avènement de la démocratie.
Sur le sujet du jour – l’inscription et le bon positionnement des femmes sur les listes électorales -, les conférenciers suggèrent une synergie d’actions entre tous les acteurs (l’Etat, les politiques, la société civile, les partenaires financiers, les associations et ONG féminines) afin de mettre en place des mesures et des stratégies permettant l’émergence des femmes.
Actuellement, sur les 228 élus locaux que totalise le cercle de Niono, on dénombre seulement 37 femmes dont 2 maires adjoints. Des statistiques que les femmes de Niono entendent bousculer en leur faveur lors des élections communales et régionales à venir. Ce qui est tout-à-fait possible au regard du rôle qu’elles jouent dans l’organisation des élections à Niono. Le ton a déjà été donné par un parti politique qui s’est engagé, séance tenante, à choisir une femme comme tête de liste lors des communales. Ce bel exemple est à saluer et à suivre, a apprécié le sous-préfet Daouda Diarra en clôturant la conférence-débat.
C. O. DIALLO
AMAP-Niono
source : L’ Essor