Financé par la Banque mondiale pour 21milliard de Fcfa, le programme cible les enfants déplacés et les écoles communautaires de 7 académies d’enseignement
L’accès à l’école pour tous les enfants reste encore un immense défi dans notre pays. Le nombre d’enfants non scolarisés avant la crise du Nord était estimé estimés à près de 1 200 000. Or, 800 000 enfants ont été touchés par cette crise. Pour permettre à tous ceux-ci de jouir de leur droit universel à l’éducation, notre pays a conçu et élaboré en partenariat avec la Banque mondiale, un projet d’urgence de l’éducation pour tous. L’atelier de lancement dudit projet s’est ouvert hier au CICB.
La cérémonie d’ouverture des travaux de deux jours était présidée par le ministre de l’Education nationale Mme Togola Jacqueline Nana. C’était en présence de plusieurs autres membres du gouvernement dont le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moustapha Dicko. Etaient également présents, le chargé du projet à la Banque mondiale, Pierre Kamano et plusieurs acteurs de l’éducation dans notre pays.
Financé par la Banque mondiale à hauteur de 21milliard de Fcfa le projet cible les enfants déplacés et les écoles communautaires de 7 académies d’enseignement. Il est basé sur trois composantes à savoir : l’amélioration de l’accès aux services d’éducation de base dans les zones cibles, l’amélioration de l’environnement d’apprentissage des élèves et des rendements scolaires, la gestion, le suivi et l’évaluation.
L’initiative se propose pendant les trois prochaines années d’appuyer les élèves ayant été affectés par la crise tant dans le sud que dans le nord du pays. A cet effet, il est envisagé la construction et l’équipement des nouvelles salles de classes ou des extensions d’écoles afin de pouvoir accommoder les importants flux d’élèves suite aux mouvements internes de populations.
Conscient du rôle des communautés dans la gestion effective de l’école, le projet travaillera également à appuyer la mise en place de comités de gestion avec l’implication des structures décentralisées et déconcentrées. A travers ces comités de gestion, des appuis aux cantines scolaires seront fournis en cohérence avec le choix stratégiques et les actions déjà en cours.
Une place de choix est également donnée à la formation des enseignants. Celle-ci sera conduite dans une perspective non seulement d’amélioration de leurs prestations pédagogiques, mais aussi afin qu’ils puissent contribuer davantage à l’accompagnement socio-psychologique des élèves. La formation des enseignants sera suivie de cours de rattrapage en faveur des élèves qui ont connu des perturbations dans leurs études.
Selon Pierre Kamano, chef du projet à la Banque mondiale, les activités couvertes par le projet procèdent du double souci de répondre à la situation d’urgence, mais aussi de mettre en place ou renforcer les bases de l’amélioration à moyen terme du système éducatif. Il a insisté sur le fait qu’il appartient au ministère de l’Education de mettre en œuvre les activités du projet.
Cependant les partenaires resteront vigilants dans le seul but de maximiser l’impact des appuis afin d’améliorer la qualité du service éducatif au bénéfice de tous les enfants maliens. Après avoir appelé à une plus grande mobilisation pour la mise en œuvre du projet, Pierre Kamano a souligné l’urgence de mettre en œuvre les activités et de faire voir les résultats sur le terrain.
Pour le ministre de l’Education Nationale Mme Togola Jacqueline Nana, ce projet est une opportunité pour notre pays résolument engagé dans un processus de refondation de son système éducatif. Ce processus a comme enjeu principal l’amélioration de la qualité en lien avec la rétention et l’achèvement, l’expansion de l’accès de façon à résorber les inégalités et à offrir une gratuité effective de l’éducation.
Le ministre a rappelé à ce propos l’élaboration et l’adoption avec les partenaires du Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC) par notre pays en vue d’une amélioration de son système éducatif. Ainsi des ressources nationales en faveur de l’éducation ont été mobilisées. Cependant, la crise sécuritaire et institutionnelle qui a secoué notre pays, a eu des conséquences graves sur le secteur de l’éducation.
Celles-ci se traduisent par la destruction des structures de gestion de l’école et des établissements, le déplacement massif des enfants vers les régions du sud et les pays voisins. A cela, s’ajoute la démoralisation des enseignants et d’élèves affectés, l’interruption des activités d’apprentissage particulièrement dans la partie nord du pays. Ces situation ont crée les conditions favorables à la hausse du taux d’abandon et d’absentéisme des élèves et des enseignants.
Ainsi, le gouvernement pour faire face à la problématique de l’éducation a sollicité du fonds de l’initiative Fast Track un appui financier de 21 milliards de Fcfa. Ce montant correspond au plafond de l’allocation pays pouvant être attribué au Mali. Il permet de couvrir partiellement le gap net de financement résultant de l’estimation financière de la stratégie sectorielle de l’éducation.
Le ministre a donné l’assurance que le département qu’il dirige prendra toutes les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre de toutes les composantes du projet conformément aux termes de l’accord de don. La réalisation de ce projet permettra à plus d’enfants maliens de jouir de leur droit à l’éducation, a conclu Mme Togola Jacqueline Nana.
M. A. TRAORE