L’école a officiellement rouvert ses portes, le lundi dernier, 1ernovembre. Une semaine après, l’effectivité de cette rentrée n’est cependant pas encore effective. L’année scolaire demeure menacée.
Le gouvernement se trouve toujours dans de sales draps sur la question de l’école. Il est vrai qu’il consentit d’énormes efforts pour que les enfants reprennent les chemins des classes dans l’espoir d’une nouvelle année qui solde un passé de débrayages multiples. Mais, même en prenant le taureau par les cornes, le pouvoir peine à assurer à l’institution scolaire et universitaire un fonctionnement normal. Au grand dam des élèves et des parents d’élèves, les enseignants, sans renoncer au bras de fer avec les autorités de la transition, ne reprennent pas encore le service comme il le faut. Conséquence de cette situation inconfortable, les écoles sont depuis une semaine des sortes de ‘’grins’’ où les enseignants viennent prendre du thé de 08 heures à midi, sans sacrifier vraiment à leur travail sacerdotal : enseigner. En plus, ils retiennent toujours les notes de l’année passée, au point que les pauvres élèves ne savent toujours pas s’ils passent en classes supérieures ou s’ils redoublent. Une épreuve des nerfs qui exaspère de plus en plus leurs parents dont la plupart ne savent vraiment à quel saint il faut se vouer.
Pourtant, le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga avait bien présidé à la rentrée scolaire en assistant à un premier cours dans une école bien connue dans la capitale, à Niaréla. Mais les choses n’ont pas évolué positivement, loin s’en faut. Les enseignants accusent toujours le gouvernement de n’avoir pas épongé au préalable des arriérés de salaires, sans compter le fameux article 39 qui demeure un serpent de mer et les considérations sur les grilles de traitement. Qu’à cela ne tienne, au niveau du supérieur, les Professeurs chercheurs ont aussi leurs revendications auxquelles ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux.
Mais l’insécurité ne manque pas non plus de jouer son petit vilain tour à l’école. En effet, 1.300 écoles au moins sont toujours à cause de l’insécurité à cause des djihadistes notamment, au nord comme au centre, mais maintenant au sud, principalement dans les régions de Sikasso, Koutialaaa, Bougouni ou dans les localités comme Yangasso. Les autorités se démènent certes comme de beaux diables pour que la situation de l’école revienne à la normale, mais les risques de perturbation sont si prégnants que les populations sont déboussolées. Cependant, il n’existe pas de situation perdue définitivement. L’école étant le laboratoire d’où doivent sortir les futurs cadres du pays, le ciel en sa magnanimité peut bien, de façon inattendue, envoyer quelques bonnes solutions. Il faut prier pour cela.
Bogodana Isidore Théra
Source : LE COMBAT