En ce jour mémorable du 22 septembre 1960, le premier président du Mali, Modibo Kéita, a prononcé un discours qui résonne encore, comme un écho d’une époque où les fondations de notre nation prenaient forme, avec toute la solennité et la gravité que cela implique. Ce discours, bien plus qu’un simple rappel historique, illustre la vision et la détermination d’un homme qui, face à l’incertitude de l’avenir, a toujours réussi à prendre de la hauteur pour anticiper les défis du Mali fraîchement indépendant.
Bamada.net-Modibo Kéita, en homme d’État éclairé, savait que l’indépendance n’était qu’une première étape dans un chemin long et sinueux. Il a su anticiper non seulement les défis immédiats, mais aussi ceux à venir, prenant toujours soin de penser à l’unité africaine dans un monde déchiré par les influences coloniales et les divisions internes. Pour lui, l’indépendance du Mali ne pouvait se concevoir qu’en lien avec l’émancipation de tout le continent africain, d’où son attachement indéfectible à la Fédération du Mali.
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Son discours, empreint de sagesse et d’une lucidité à toute épreuve, met en lumière les trahisons et les obstacles auxquels le Mali, et plus largement l’Afrique, ont été confrontés. Pourtant, Kéita n’a jamais cédé au découragement. Il a su transformer la sécession du Sénégal, perçue par beaucoup comme un échec, en un levier de mobilisation pour le Soudan, qui allait devenir la République du Mali. C’est ce sens aigu de la résilience et cette capacité à voir au-delà des épreuves immédiates qui font de Kéita un homme d’État exceptionnel.
Le premier président malien comprenait que l’unité du continent africain était la clé de sa survie face aux forces impérialistes, toujours prêtes à ressaisir leur pouvoir économique et culturel après avoir perdu leur domination politique. Il avait conscience que les divisions entre les États africains profiteraient uniquement aux anciennes puissances coloniales, cherchant à maintenir une forme de dépendance néocoloniale. Sa stratégie était claire : construire une nation forte, résolument indépendante, et solidaire avec les autres pays du continent pour résister à ces influences destructrices.
Le Mali que Modibo Kéita imaginait n’était pas simplement un pays libre de toute domination extérieure, mais un modèle de progrès social et économique. Son rêve d’un socialisme africain, où le développement se ferait au bénéfice des couches les plus défavorisées, demeure une source d’inspiration aujourd’hui. Modibo Kéita avait compris que la véritable indépendance passait par une transformation profonde des structures économiques et sociales, loin des slogans vides de sens. Pour lui, il s’agissait de planifier le développement de notre pays en tenant compte des réalités maliennes, tout en s’inspirant des réussites observées ailleurs.
Ce discours nous rappelle également que, même au moment où il faisait face à la dissolution de la Fédération du Mali, Kéita n’a jamais perdu de vue l’importance de l’unité africaine. Sa vision allait bien au-delà des frontières du Mali ; il voyait dans chaque bataille politique un tremplin vers un continent plus uni et plus fort. Son engagement pour la paix et la solidarité entre les peuples africains était inébranlable, même lorsqu’il constatait les trahisons et les manipulations orchestrées par les puissances extérieures, comme la France, pour affaiblir cette unité.
Aujourd’hui, alors que nous commémorons le discours historique de Modibo Kéita, il est essentiel de nous rappeler que la vision qu’il portait pour le Mali et l’Afrique reste d’actualité. Les défis sont toujours présents, et les influences extérieures, qu’elles soient économiques ou politiques, continuent de peser lourdement sur nos États. Mais l’esprit de résistance, la détermination et la foi en un avenir meilleur que Modibo Kéita incarnait doivent demeurer nos guides.
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Feu Modibo Kéita nous a montré la voie. C’est à nous, en tant que Maliennes et Maliens, de poursuivre cette marche vers la liberté totale, l’unité et le progrès. Que son héritage inspire nos actions présentes pour un Mali plus fort, solidaire et indépendant, dans un continent africain uni et prospère.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
