Le Mali traverse une période de transition complexe, marquée par des tensions internes et des pressions externes. Dans ce contexte, l’une des figures politiques les plus en vue, Choguel Kokalla Maïga, suscite à la fois admiration et critiques. Ancien Premier ministre de la Transition, il incarne à la fois l’espoir d’un renouveau politique et la réalité d’un pouvoir en pleine recomposition. Mais au-delà des critiques qui le visent, Choguel Maïga demeure un acteur clé dans le paysage politique malien, et son dernier discours, appelant à la “clarification”, soulève des questions essentielles sur la direction de la Transition.
Bamada.net-Choguel Maïga, homme de conviction et de principe, n’a jamais cherché à se conformer aux attentes des puissances étrangères ou à céder à la pression de ceux qui préfèrent un Mali docile. Son engagement pour un Mali souverain et indépendant, débarrassé des influences extérieures, est ce qui le distingue dans le paysage politique. De la lutte contre le régime d’IBK à sa position actuelle, il n’a cessé de défendre l’intérêt supérieur du pays, même si cela signifie s’opposer à certains intérêts internes ou externes.
Cependant, il est indéniable que sa position actuelle au sein de la Transition est marquée par l’isolement. Les récents appels de Choguel à clarifier sa position au sein du gouvernement révèlent une fracture qui pourrait bien définir l’avenir de la Transition. S’il est vrai qu’un homme politique de son calibre a une vision claire pour le pays, il est tout aussi évident que le contexte actuel, avec ses luttes de pouvoir et ses rivalités internes, complique la mise en œuvre de cette vision.
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L’un des points de friction semble être sa relation avec le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Choguel, en appelant à ce que ses pouvoirs de Premier ministre soient rétablis ou qu’il soit limogé, semble vouloir forcer la main du chef de l’État, afin de clarifier les rôles et les responsabilités au sommet de l’État. Cette démarche est compréhensible si l’on considère la nécessité de maintenir l’unité et la cohérence dans la gestion de la Transition. Mais elle soulève aussi la question de savoir si cette “clarification” sera bénéfique pour le Mali, ou si elle ne fera qu’accélérer les divisions au sein du pouvoir.
Il est important de souligner que les tensions au sein de la Transition ne sont pas un phénomène nouveau. Depuis le coup d’État d’août 2020, la classe politique malienne, et même les forces armées, ont dû naviguer dans un environnement incertain. Les rapports de force, souvent changeants, entre la société civile, les militaires, et les différentes factions politiques, rendent toute gestion de la Transition particulièrement délicate. Choguel Maïga, en dépit des critiques qui l’accompagnent, reste un acteur incontournable dans cette équation. Il incarne, pour certains, l’indépendance du Mali face aux diktats extérieurs, mais pour d’autres, il représente une forme de rigidité politique qui pourrait freiner la nécessaire réconciliation et l’unité du pays.
Il est indéniable que la situation actuelle nécessite de la clarté et de la cohérence. Les Maliens attendent des dirigeants qu’ils agissent dans l’intérêt du pays, sans se laisser engluer par des querelles internes. Choguel, fort de son expérience politique, a l’occasion de jouer un rôle crucial dans cette dynamique. Mais il devra le faire de manière à éviter l’escalade des tensions et à préserver l’unité du pays. Les appels à la clarification, s’ils sont justifiés, doivent être suivis de gestes concrets visant à renforcer les institutions et non à les affaiblir.
Le chemin vers une Transition réussie ne sera ni facile ni linéaire. Mais il est essentiel que les Maliens, à travers leurs dirigeants, parviennent à se rassembler autour d’un projet commun, sans que les ambitions personnelles ne viennent faire obstacle à l’objectif national. Choguel Maïga, à travers son discours et ses actions, a un rôle majeur à jouer dans cette dynamique. Il doit, plus que jamais, se rappeler que l’avenir du Mali ne se construit pas sur la division, mais sur l’unité et la solidarité nationale.
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En fin de compte, le Mali a besoin de clarté, de vision et de leadership. Si Choguel Maïga peut offrir cela, il continuera d’être un atout précieux dans le combat pour un Mali souverain et prospère. Mais ce processus exige plus que des discours ou des déclarations : il demande des actions concrètes et une réconciliation réelle entre les différents acteurs de la Transition. Il est temps de tourner la page des querelles internes et de se concentrer sur l’essentiel : l’avenir du Mali.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net