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Edito : Sinko, le Général bluffeur

Le 30 novembre dernier, le putschiste du 21 mars « bombardé » Général, Moussa Sinko Coulibaly, démissionne de l’armée pour son ambition « à vouloir contribuer activement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif et culturel auxquels notre pays est confronté ». Une ambition noble et légitime. Seulement voilà : durant les deux semaines qui ont suivi ce départ spectaculaire de l’armée, « l’intellectuel » de la clique de Sanogo a multiplié les interviews dans plusieurs journaux de la place pour dire la même chose, se répéter, en accusant IBK de ne rien faire pour la situation sécuritaire du pays. C’est la colonne vertébrale de son message. Donc « Tout sauf IBK en 2018 », constitue son leitmotiv.

Le compagnon d’Amadou Aya Sanogo pense que le peuple malien a la mémoire courte. Qui a amplifié l’insécurité dans le pays ? Qui a laissé les djihadistes s’incruster dans le nord du Mali ? C’est bien la clique de Sanogo.

En effet, le 17 janvier 2012, le Mali était attaqué par une horde de bandits, sous la bannière du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). On était sous le régime d’ATT qui s’apprêtait à organiser la présidentielle pour quitter le pouvoir. L’ancien président, avec les moyens de bord, a mis un dispositif militaire en place pour contrer l’ennemi.

C’est cette période déterminante pour la nation que Sinko et ses collègues ont choisie pour casser la digue, en démobilisant les militaires qui se battaient dans des conditions difficiles sur le terrain, avec des replis « tactiques et stratégiques », en perpétrant le coup d’Etat, le plus bête que l’humanité ait connu, un certain 21 Mars 2012. Résultat : la voie   largement ouverte pour les crapules du MNLA et les islamistes de tout acabit. C’est ainsi que Kidal, Gao, Tombouctou et toutes les autres agglomérations du nord du Mali ont été envahies par des pseudo-islamistes.

La Junte qui a prétexté la situation sécuritaire pour commettre le forfait a été incapable de monter au front. Elle a préféré rester à Bamako pour semer la terreur et faire la pluie et le beau temps. Elle a préféré rester à Bamako pour faire la Java plutôt que de monter au combat. La suite est connue de tous jusqu’en janvier 2013, avec l’intervention de l’opération « Serval ». Celle-ci n’a pas résolu le problème, en témoigne un article publié récemment dans le journal « le Monde Afrique », repris par notre confrère le Challenger. La MINUSMA et Barkhane, non plus.

Les terroristes se sont solidement implantés dans le pays et, sans être Saint Cyrien, ils sont des grands stratèges. La recrudescence de la violence est due à leur stratégie mise en place, soutenue par une guerre asymétrique, parce que simplement  avec la Junte, ils se sont solidement installés sur notre territoire. Tout ce qui se passe actuellement en termes d’insécurité est la résultante de l’irresponsabilité de la Junte. Les efforts fournis par Bamako sont louables pour y remédier. Il faut donc du temps et de la patience pour pallier ce que la Junte a gâté. Le G5 Sahel pourrait y jouer un rôle décisif.

En clair, le Général putschiste est très mal placé pour émettre des critiques sur la situation sécuritaire. Et puis, dans le contexte actuel, un Général qui démissionne est un manquement à son devoir. A-t-il jamais exprimé un jour le besoin de monter au front comme les Généraux Didier Dackouo, El Hadji Gamou, Ould Meydou et bien d’autres ? En dehors du discours, quel haut fait militaire peut-on mettre à l’actif de Sinko ? Sauf rester dans les bureaux climatisés ou perpétrer un putsch, considéré par notre Constitution comme un crime imprescriptible. Depuis 1991, le Mali est en proie à l’insécurité, avec plusieurs variantes, les unes plus aiguës que les autres. Les différents accords (1992, 2006, 2015) en attestent. Comme au Mali, on peut être Général, sans passer par une école de guerre, l’attitude de Sinko pourrait bien se comprendre.

El hadj Chahana Takiou

22 Septembre

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